L’actualité sur le PSG est l’occasion de revenir sur la publication d’un ouvrage sur le hooliganisme, signé de la main d’une personne se présentant comme un habitué des tribunes.
Il s’agit d’un certain Mathias Cardet: il se présente comme noir, patriote et hooligan. Il prétend avoir 38 ans et dédicace son livre, Hooliblack, aux identitaires (courant politique d’extrême droite) aux patriotes (autre courant de droite radicale) et à ceux qui se sont tapés contre eux dans les années 80. Confusion des genres.
De prime abord, on est étonné de découvrir qu’il existe un Cass Pennant dans le virage Boulogne. On s’attend à un récit de l’intérieur sur les déplacements à Caen, à Saint-Étienne et de tout ce qui a marqué la tribune connotée nationaliste et identitaire du PSG. Un truc de hooligan bien tendu.
Sur les 250 pages de l’ouvrage, les récits concernant le football (inclues les anecdotes sur les figurines Panini) tiennent sur 25 pages. Les récits de hooliganisme au stade tiennent sur moins de deux feuilles. Deux épisodes de bagarre dans laquelle le narrateur se prend des raclées par les supporters de Boulogne à qui il dédie son bouquin.
Aucun déplacement. Sa majorité de souvenirs de stade sont les matchs qu’il a vus, assis à côté de son papa. Émouvant, mais loin de ce que le titre promet.
Rien sur le stade, la vie du virage, les déplacements, les rivalités entre groupes ultras. Le peu qui est écrit équivaut à ce qu’on trouve dans la presse à propos des ultras. L’auteur est inconnu au Parc tant à Boulogne que dans le virage Auteuil. Pas de football, pas de tribunes, rien d’authentique concernant le hooliganisme dans ce livre.
Le sujet, alléchant, sert d’accroche pour vendre les thèses d’un autre. La personne qui se cache sous le pseudonyme de Mathias Cardet sert d’alibi ethnique à certaines thèses d’extrême droite.
Le livre n’est qu’une compilation d’anecdotes personnelles, réelles ou inventées, dont le narrateur use pour donner du crédit aux analyses d’Alain Soral (polémiste d’extreme droite). Ce dernier est aujourd’hui éditeur de son nouvel ouvrage.
Le récit de fiction Hooliblack se caractérise par un mépris des femmes caractéristique de la ligne politique de Soral. Autre spécificité, on devrait devenir amis avec les gens qui veulent nous achever parce que le PS a récupéré nos luttes.
Pour étayer son idée, il procède par accumulation d’accusations sans preuves sur les antifas des années 80 et les Zoulous afin de revaloriser les années 80 du FN et des skinheads assassins.
En témoigne cet extrait, facilement trouvable sur le net :
« Eh oui, mon ami,il y a bel et bien eu une guerre contre les Skins. Mais ce n’est pas nous qui l’avons gagnée. C’est la bite de nos darons »
Premier constat, Cardet n’a pas de mère : il naît du sexe de son père. Notion étonnante de biologie, mais qui en dit long sur le mépris des femmes que Soral propage depuis des années. C’est aussi très éclairant sur la manière dont les faits sont analysés.
Ensuite, il n’y aurait plus aucun skin en France parce que l’immigration a tout submergé. Ce sont les explications fournies par les déclarations du vétéran skinhead Serge Ayoub dans une vidéo justifiant sa disparation des rues au début des années 90. Soral,qui n’ose plus aujourd’hui se présenter comme sociologue, reprend texto cette ligne qui sauve la « virilité blanche » des skinheads. Cardet plagie ses idoles patriotes ou écrit sous leur dictée.
Si les analyses colportées par Cardet sont justes, comment explique-t-il l‘augmentation des actes et des agressions à caractère raciste à l’encontre des musulmans, des noirs depuis une petite dizaine d’années?
Les analyses démographiques martelées par l’extrême droite sont des fantasmes.
Les musulmans, les noirs et tout ce qui n’est pas « de souche européenne » sont de plus en plus fréquemment la cible de violences racistes. C’est une réalité.
Les actions des groupuscules durs d’extrême recommencent à sévir parce qu’une grande majorité des habitants des quartiers populaires cantonnés dans leurs ghettos urbains ignorent tout de cette menace et ne voient pas les coups venir.
Contrairement à ce que Ayoub et Soral tentent de faire oublier, les racistes ont été éjectés des rues par la force.
Celui qui se cache sous le pseudonyme de Cardet est soumis à ceux qui l’ont bolossé et tente de nous faire collaborer avec notre pire ennemi, celui qui a cherché à nous éliminer physiquement, en le faisant passer pour un allié honorable.
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