Les vrais savent depuis longtemps que le milieu du Hip Hop en France comme aux USA n’est pas un milieu culturel plus pur ou authentique que les autres. D’un petit mouvement venu des ghettos du Bronx, il est devenu un phénomène planétaire.
Même le plus paumé des fans sait que le rap est un mode d’expression artistique parfois engagé et militant tout autant qu’une part importante de l’industrie du disque.
Ainsi au sein du mouvement Hip Hop se côtoient et à l’occasion s’affrontent militantisme issu des ghettos et matérialisme outrancier.
L’engagement en faveur des classes populaires et des minorités est en compétition avec l’individualisme capitaliste. Ce mouvement, parce qu’issu et parlant du monde vu des classes populaires, révèle les contradictions et les ambiguïtés qui les traversent.
Alors que le classique sur l’Histoire du mouvement Hip Hop, de sa naissance à maintenant, Can’t Stop, Won’t Stop de Jeff Chang traduit en français, vient d’être réédité
certaines personnes mal intentionnées tentent de se faire passer pour des érudits et cherchent une nouvelle niche économique en résumant l’histoire du Hip Hop à une vaste opération commerciale destinée à abrutir les masses.
Le ressort du mécanisme de leur critique inepte fonctionne sur la rancoeur que l’on peut avoir dans nos quartiers pour les artistes qui ont trahi ou les maisons de disques et radios qui se comportent comme à la foire aux bestiaux.
Ce postulat, enrobé de tournures de phrases compliquées et de mots à rallonge, ne dissimule que mal le profond mépris qui s’y exprime pour un mouvement culturel qui doit l’essentiel de ses développements aux ghettos noirs et latino-américains.
Le mouvement Hip Hop, c’est avant tout l’incarnation de la colère, de la richesse culturelle, l’innovation, c’est une forme de résistance des dominés.
Qu’une musique et un mouvement culturel portés par les populations du bas de l’échelle sociale et « raciale » puissent séduire, fasciner les jeunes blancs américains et ensuite conquérir le reste du monde ne peut que rendre fous furieux les suprématistes blancs de part et d’autre de l’Atlantique.
Contrairement à ceux qui ne représentent pas cette culture, le public n’a pas attendu 2013 et les effroyables imposteurs de la critique pour découvrir qu’une partie des rappeurs se vautraient dans la mythomanie, le matérialisme, le bling bling et le capitalisme.
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