Le Brésil vient nous rappeler que la contradiction entre discours et réalité a ses limites.
Plus d’un million de personnes manifestant depuis plus de 10 jours contre ce que la presse réduit à « la vie chère » viennent de briser l’illusion développementiste.
Ces dernières années le Brésil était présentait comme un des champion du Sud. L’exemple d’une rare réussite du Tiers Monde. Un parti de Gauche (Parti des Travailleurs) acceptant les diktats de la doctrine néolibérale:
La tentative de faire croire qu’il n’y a pas d’autre alternative, et surtout pas la redistribution des richesses fonctionnait parfaitement.
Tout allait bien dans une croissance qui laissait de côté de la moins pire des manières et avec un consentement de toutes les populations.
Oubliées, les Favelas, les plus vastes ghettos de la planète.
Oubliée, la pyramide raciale derrière le mirage du métissage brésilien.
Oubliée, la hiérarchie sociale.
Oubliées, les prisons surpeuplées et leurs violences.
Oubliée, la corruption massive.
Oubliées, les violences policières…
Que vive le Football. Que vive le soleil. Que vivent les plages et les maillots de bains…
D’autres l’ont déjà dit, mais il semble que la répétition est de mise: la réalité revient toujours tel un boomerang!
L’augmentation du prix des transport dans certains États en balance avec les 11 milliards investis dans la prochaines coupe du monde dévoilent la face de la réalité quotidienne des classes populaires et moyennes précarisées.
Au Brésil, en Turquie, dans les pays arabes, en Grèce : c’est du quotidien que la révolte part.
Les discours ont leurs limites.
Non, la misère n’est pas plus belle au soleil.
Les organisations sociales classiques sont le plus souvent en retard ou en décalage.
Le futur de ces mouvements n’est pas écrit et peut s’incarner ou se faire récupérer ou cadenasser pas des mouvements de toutes sortes (extrême-droite en Grèce, Frères Musulmans en Égypte).
Ils révèlent la nécessité d’une nouvelle grammaire, d’un nouvel imaginaire politique et culturel, de nouvelles stratégies politiques.
Les faits sont têtus et notre futur n’est pas encore écrit.
2 Réponses vers “La misère n’est pas plus belle au soleil”