Pour voir si un raisonnement tient la route, il faut parfois le pousser jusqu’au bout.
Prenons un exemple, celui de la « théorie du genre ». Il convient de rappeler que ce terme ne veut rien dire en soi. Il existe des études du genre en sociologie qui sont très diverses et non homogènes. Le genre existe en orthographe pour déterminer si un mot est féminin ou masculin. En dehors de ça, le terme est flou. Quoi qu’il en soit, le phénomène que dénonce les « ennemis du genre » est que cette « théorie du genre » va à l’encontre de la nature.
Pour eux, on naît Homme ou Femme, et on ne le devient pas. La Nature fait des hommes et des femmes, c’est immuable et dans l’ordre des choses. On ne peut pas lutter contre la nature, elle reprend toujours ses droits. Dans la nature, d’après ces personnes, chaque être ou espèce a un rôle et une fonction. Rien ne peut s’opposer à l’ordre naturel.
Si vraiment c’était une conviction enracinée au plus profond de ces personnes, ils ne se mettraient pas dans un tel état.
Si on naît vraiment homme ou femme : impossible de lutter contre ce fait naturel avec des livres ou des cours.
La Foi et les convictions ont leurs limites pour les combattants du « genre »
Pour eux, on peut pervertir une programmation naturelle. En gros, ils renient leur postulat de principe. Les choses qui ne leur plaisent pas sont décrites comme la perversion de l’ordre naturel.
L’homosexualité, la représentation de l’homme et de la femme dans la société seraient donc des constructions sociales qui l’emporteraient sur la nature.
Pas besoin de capter que derrière ce grand écart de la pensée, il y a une belle hypocrisie.
Que l’on soit croyant ou non, on peut s’accorder sur le fait qu’on ne choisit pas son sexe ou son orientation sexuelle à la naissance, pas plus qu’on choisit sa couleur de peau, son milieu social et la culture de ses parents, on ne choisit pas non plus un éventuel handicap. En revanche, on peut agir sur soi pour progresser et évoluer, apprendre qui l’on est.
On peut apprendre le courage, apprendre à donner et recevoir, on peut travailler, construire. Nos actions nous font évoluer et nous transforment. Être parent par exemple, ça s’apprend tous les jours et ce n’est pas facile.
Rien d’inné, et on ne joue pas avec les mêmes cartes
Parti.e.s de plus loin sur la grille de départ, certain.e.s d’entre nous réalisent des parcours prodigieux à force de détermination et générosité. Bien évidemment, cela influe sur la manière dont les autres nous perçoivent en retour et change la manière dont on se perçoit soi même.
C’est ce qui effraie les détracteurs de « la théorie du genre ».
Pour eux, l’ordre naturel est destiné à expliquer pourquoi la France a colonisé des populations pour leur bien, pourquoi les musulmans sont une menace, pourquoi la femme est inférieure à l’homme. Ils sont les défenseurs d’un ordre culturel injuste qu’ils essayent de justifier par une manière de croire en Dieu qui n’est pas libératrice.
Ils ne veulent pas assumer les responsabilités de leurs actes à travers l’Histoire. Leur objectif est de nous aliéner à leur vision du monde qui nous établit en juges de ce que sont nos semblables. Ils sont les héritiers des inquisiteurs et non des Pieux.
Nous n’avons pas à juger les gens pour ce qu’ils sont, pour leur couleur de peau, leur orientation sexuelle, leur sexe, leur origine sociale. En revanche nous pouvons regarder le comportement de nos semblables et la portée de leurs actions.
Avoir la Foi ou des convictions implique qu’on ne transige pas. On ne transige pas avec les injustices, elles sont le fait des humains.
Ainsi, la seule chose dont nous avons à répondre ici-bas ou devant l’Éternel, ce sont nos actes.
Parce que nous les concrétisons par des choix et des actes, nous en sommes responsables.
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