Un matin comme les autres dans l’État d’urgence françoishollandiste. Hier 317 personnes convaincues du crime contre l’État de manifestation interdite ont été embarquées par les glorieux bataillons des forces de l’ordre, qui font un travail remarquable : le danger, c’est l’hydre anarcho-autonome des « divers groupes anarchistes », « des militants d’extrême gauche, écolos, anarchistes et libertaires (sic) », pour reprendre les gazettes préférées de la préfecture de Police de Paris, également connues sous le nom de Libération ou Le Figaro. On pourrait croire que l’urgence était plutôt de traquer les assassins de Daech fournis en armes par les réseaux d’extrême droite et financés par les amis de la France que sont l’Arabie Saoudite et le Qatar. Ben non : l’urgence, c’est bien de profiter de l’état d’exception pour remettre à jour les fiches sur les militants qui Lire la suite
« Bonjour le bilan carbone ! » – une assignation à résidence en Ariège
30 NovNous relayons le témoignage d’un assigné à résidence qui montre à quel point la répression préventive à la « minority reports » n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme:
Le 26 novembre, à 17h30, les trois gendarmes de mon patelin sont venus chez moi pour me signifier mon assignation à résidence.
On m’a laissé un papier, signé du ministre de l’intérieur. Le texte « légal » invoqué le plus ancien a dix jours, autant dire que c’est du tout frais.Donc il faut « assurer la sécurité de la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques dite COP 21 » ; et, étant donnée « la gravité de la menace terroriste », des « mesures particulières » s’imposent. Et voilà (ce sera la seule justification).
Il ne faudrait tout de même pas que des écologistes fous et sanguinaires ne viennent à « détourner » les « forces de sécurité » (forces répressives) qui sont tant et tant occupées à « lutter contre la menace terroriste », c’est à dire, en réalité, à perquisitionner n’importe où et assigner n’importe qui à résidence.Bon, passons sur les détails. En tous cas je dois pointer, trois fois par jour, à 18 km de mon domicile, jusqu’au 12 décembre inclus : soit 1 728 km.
Bonjour le bilan carbone !
Le reste du temps je ne peux pas quitter mon village. Et mon domicile, de 20 h à 6 h.Il faut encore montrer que moi, j’en suis un, d’écologiste fou et sanguinaire. Pas de problème, allons-y : « Considérant que M. X (…) envisage de rejoindre la région parisienne pendant le déroulement de la COP 21 ». Alors ça c’est tout de même quelque chose. Envisage ! Et c’est tout, pas de preuve, pas d’indice, rien.
Puis vient l’énumération de quelques anciens délits mineurs, déjà jugés ; après quoi on évoque mon milieu : « la mouvance contestataire » (sic) ; sans bien sûr oublier que je fais « partie d’un groupe d’individus » (sic).Il faut bien dire que l’assignation à résidence, et le contrôle judiciaire trois fois par jour, c’est une peine. Ce n’est pas une mesure préventive, c’est une mesure punitive. Ça s’apparente à une peine d’enfermement ; en fait c’est à peu près comme le port d’un bracelet électronique.
Cette peine est prononcée sans instruction, sans jugement, sans preuve, et même sans infraction. On punit un profil (le mien en l’occurrence), c’est-à-dire qu’on ne me sanctionne pas pour quelque chose que j’aurais fait, mais pour ce que je suis (ou ce que je suis supposé être). C’est comme toujours : ces faits mentionnés, ils ont déjà été jugés. On me condamne donc une deuxième fois. Et la prochaine fois, sur le papier, y aura-t-il écrit, en plus : « l’intéressé a fait l’objet d’une mesure d’assignation à résidence du tant au tant » ? En somme, mon cas s’aggrave tout seul…
Un recours au tribunal administratif est possible : la réponse arrive, en moyenne, selon mon avocat, après un an et demi. Donc pour les grossières erreurs de procédure de mon assignation à résidence (par exemple, la contradiction entre l’interdiction de quitter ma commune et l’obligation d’aller pointer dans une autre), je ne peux me « plaindre » à personne : il s’agit d’une sanction sans appel.
Entendons-nous bien, il ne s’agit pas ici de clamer mon innocence. On le sait, que Lire la suite
Séance du dimanche. Léon Degrelle, la führer de vivre
29 NovLe 29 novembre 2015, étant donné le contexte international et l’état d’urgence local, on aurait presque envie de renvoyer vers deux séances précédente :
–Bitter Lake qui remonte aux racines du mal en montrant pourquoi ni la France ni personne n’a l’intention de rompre avec les monarchies réactionnaires du Golfe, comme l’a rappelé brillamment François Hollande très récemment. Certes, l’Arabie Saoudite, le Qatar et Cie sont des régimes médiévaux, ultra-réactionnaires et sanguinaires, certes, ils financent les tak-taks partout dans le monde. Mais les affaires sont les affaires.
– Pour ce qui est de la situation interne à la France, on renverra évidemment à 1984. À l’époque où nous l’avions conseillé, on accusait le gouvernement de vouloir s’en prendre aux libertés publiques avec la loi sur le renseignement. Aujourd’hui, l’état d’urgence qui promet de s’installer comme une seconde peau de ce régime montre qu’il y avait de la marge…
La Belgique se trouve également prise dans l’étau, entre des fous furieux nihilistes prêts à tirer à peu près sur n’importe qui et un État dont la seule réaction est de mettre l’armée dans la rue et, lui aussi, de supprimer les libertés publiques. Une occasion de revenir sur un moment obscur de l’histoire belge, le succès du mouvement rexiste, et de son chef, Léon Degrelle, avant la seconde guerre mondiale puis, pendant l’occupation allemande, comme principal parti collabo. Léon Degrelle, qui sert régulièrement de référence aux nazillons français, était une sorte d’histrion qui, venant du catholicisme maurrassien (il a travaillé au Vingtième siècle, journal réactionnaire qui publiait Tintin et où il a connu Hergé) a fini officier SS dirigeant la Légion Wallonie, l’équivalent de la Division Charlemagne en France.
Après l’écroulement définitif du Reich hitlérien, il a trouvé refuge en Espagne chez Franco comme pas mal de collabos français, accueillis à bras ouverts par leurs camarades phalangistes. L’Espagne franquiste, qui était restée officiellement neutre pendant la guerre, a pu servir de base arrière à l’ensemble l’extrême droite européenne, et aux pires collabos, comme le commissaire général aux affaires juives Darquier de Pellepoix, par exemple, sans que cela suscite trop de remous avec ses voisins. On rappellera par exemple que l’OAS a été inventée en Espagne au vu et au su du régime franquiste.
Le documentaire de la RTBF retrace le parcours de Degrelle depuis l’ascension de son mouvement REX, d’abord catholique ultra puis clairement pro-nazi, jusqu’à son exil doré à Málaga.
http://www.rtbf.be/video/detail_tout-ca-ne-nous-rendra-pas-le-congo?id=1058843
Etat des lieux de l’état d’urgence : premiers constats
29 NovSous couvert d’état d’urgence et de lutte contre le terrorisme jihadiste, l’État français et ses agents répressifs s’attaquent à leur réel ennemi.
Après 15 jours d’état urgence, pas de perquisition, ni de garde à vue, ni d’assignation à résidence pour les guignols dissidents du Net. De Soral à Laibi en passant par les journalistes des agences de « réinformation » (toujours prompts à nous dévoiler l’envers du décor, avec son lot de Francs-maçons, de Juifs, d’Illuminatis et autres forces sataniques) : pas une perquisition, pas une descente. Rien. Eux, peuvent continuer à déverser tranquillement leur moisissure idéologique enrobée de paroles magiques.
S’ils peuvent poursuivre ainsi leur œuvre de diversion à caractère lucratif, c’est précisément parce qu’ils ne représentent pas une menace pour le pouvoir. Bien au contraire.
Ces guignols proposent des contre-feux frelatés et contrefaits qui drainent les internautes vers des combats inutiles et stériles. L’État français aurait donc tort de se priver de leurs services.
Les forces de police chères à Alain Soral ciblent en revanche clairement leur véritable ennemi : l’extrême gauche. C’est le seul truc « rassurant » pour nous en ce moment.
Aussi faible et divisé que soit notre camp, la tête bien au fond du seau, l’Etat nous considère toujours dans les faits comme Lire la suite
French way of life
28 NovPour celles et ceux qui pensent que le projet « France » ouvre un horizon, certaines images valent mieux qu’un long discours. La France des valeurs républicaines avec des barreaux, les traditions « gauloises » qui font passer la médiocrité pour un art de vivre , les femmes réduites au rang d’objets de consommation transformées en étendard de la liberté.
La France des grands penseurs et des idées républicaines. La réduction des problèmes de société à des sous vêtements féminins c’est le triomphe idéologique du mieux disant culturel à la téloche.
L’été c’est le maillot de bain comme symbole culturel et le soutif en étendard avant les fêtes de Noël.
Pour rappel: même dans ce qu’on nous vend dans les médias comme « le pays réel » ou « la patrie des terroirs », le drapeau tricolore n’a jamais fait l’unanimité.
Livre du samedi. Tricolores, une histoire visuelle de la droite et de l’extrême droite
28 NovÀ l’heure où le régime hollando-vallsiste veut nous faire le coup de l’union nationale pour essayer de masquer sa politique antisociale, il n’est peut-être pas inutile d’en revenir à l’usage des symboles en matière de communication politique. Le drapeau tricolore, que l’on veut nous vendre comme l’étendard de la Révolution et de la Liberté est depuis très longtemps le signe de ralliement du nationalisme le plus rance et de l’extrême droite. Toutes les fois où la gauche de gouvernement, socialiste ou communiste, a prétendu se réconcilier avec le drapeau français, cela a débouché sur une répression du mouvement social et une politique de droite dure justifiées en bleublancrouge par l'(état d’) urgence du moment. Bleu-Blanc-Rouge, personne ne bouge !
La présentation de l’éditeur (L’échappée)
Lutte des signes et combat politique se mêlent. L’imagerie de la gauche et de l’extrême gauche occupe aujourd’hui bien plus l’espace public et notre imaginaire que celle des droites. L’image serait-elle par essence émancipatrice ? La droite utilise-t-elle d’autres moyens pour convaincre et mobiliser ? Ce livre montre que sa propagande graphique n’a pourtant jamais cessé. Elle a même été souvent surprenante et explosive ! Campagnes de soutien au général Boulanger, activisme désespéré de l’OAS, multiplication des affiches sous Pétain, tribulations poujadistes, virtuosité visuelle du gaullisme à la Libération, qui sombre dans les pommes de la chiraquie 50 ans plus tard, Front national producteur d’images en tout genre, impact graphique des identitaires aujourd’hui… Ce livre raconte l’histoire isuelle de la droite et de l’extrême droite en France depuis 1880.
Analyser la production graphique et confronter les thématiques de ces courants politiques permet de saisir leur idéologie et de comprendre leur histoire. Quels symboles utilisent-ils ? Quelles valeurs défendent-ils ? Qu’en est-il du racisme et de la xénophobie ? Existe-t-il toujours une imagerie antisémite ? Comment sont représententés la gauche, les femmes, les jeunes… ? Laissons parler les petits papiers, en sachant qu’une bonne image ne s’oublie jamais !
Entretien avec l’auteur sur Article 11
Entretien radio avec l’auteur
Bleu-Blanc-Rouge. Gaaarde à vous !
27 NovOn mettra tout au tricolore,
Les plats du jour et les rubans,
Pendant que le héros Pandore
fera fusiller nos enfants
(La semaine sanglante, chant communard, Paris 1871)
Il y a 154 ans, Jean-Baptiste Clément composait une chanson racontant le massacre du Paris populaire sous les balles des troupes versaillaises. L’armée de Thiers avait tué plusieurs dizaine de milliers de Parisiens des quartiers populaires et en avait envoyé des milliers également pourrir dans les bagnes coloniaux, en Algérie et en Nouvelle Calédonie. Une orgie réactionnaire plus sanguinaire encore que la Saint Barthélémy. Quelles étaient donc les couleurs arborées fièrement par la troupe et vomies par les communards ? Le bleu, le blanc et le rouge, qui suscitaient une allergie déjà ancienne dans les classes populaires.
C’est marrant comme tout est fait ces jours-ci pour organiser l’amnésie autour de ce symbole de la République bourgeoise qui a toujours (ou presque) servi à écraser toute tentative d’instauration d’une république sociale et égalitaire. Aujourd’hui tout doit être repeint en bleublancrouge, les fenêtres, les trottoirs, les bus et, surtout, les consciences. La moindre interrogation sur le fait que recouvrir d’un drapeau BBR toutes les victimes des assassins réactionnaires de Daech n’est peut-être pas le meilleur hommage qu’on puisse leur rendre est interprétée comme un crime contre le patriotisme. Silence dans les rangs ! Tous les tués auront droit à leur drapeau, et tant pis s’ils étaient espagnols, turcs, italiens, burkinabés, anglais, allemands, tunisiens, algériens, chiliens, nord-américains, maliens ou, tout simplement, s’ils ne se reconnaissaient pas dans ce bout de tissu. Quiconque discute ce code couleur est complice de l’anti-France, voire des terroristes. Tout le monde doit être uni derrière le drapeau et communier dans l’état d’urgence. Pour ceux qui n’avaient pas compris que nous étions en train de changer de régime, on rappellera que Lire la suite
» Quelle Solidarité avec le Peuple Palestinien ? «
27 NovA l’occasion la Journée Internationale de Solidarité avec le peuple palestinien, et le 56ème anniversaire de la fondation de l’Union Générale des Étudiants de Palestine, la GUPS Paris, et le Forum Palestine Citoyenneté vous invitent :
Avec
▪ Shawan Jabareen
Vice-Président de la FIDH – International Federation for Human Rights, Président de Al-Haq Organization.
Entrée libre, plus d’infos ici
Lyon Antifa Fest : 11/12 décembre
26 Nov[LAF III] Festival Contre Les Discriminations
Le Lyon Antifa Fest est un festival militant annuel né suite à la répression d’un rassemblement antifasciste en mai 2013. C’est un évènement de lutte contre les discriminations et les rapports de domination basés sur l’origine sociale, ethnique, culturelle, religieuse, le sexe/genre et l’orientation sexuelle. Ainsi ce n’est pas uniquement un festival musical et festif.
En plus des concerts, dans la continuité de la 2ème édition, des conférences se tiendront le samedi 12 décembre 2015:
– à 13h30 : Contre l’enfermement et son monde
avec l’Envolée et l’Emission Papillon
@ Librairie La Gryffe – 5 rue sébastien Gryphe, Lyon 7ème
– à 15h : Quartiers populaires en luttes
avec Urgence Notre Police Assassine et Divercité
@ L’Atelier des Canulards – 91 rue Montesquieu, Lyon 7ème
– à 16h30 : Radios Rebelles !
avec Radio Canut
@ Librairie La Gryffe – 5 Rue Sébastien Gryphe, Lyon 7ème
Ce festival permet également de soutenir financièrement celles et ceux investi-e-s dans les luttes et visé-e-s par la répression policière et judiciaire.
Enfin, ce festival entend participer à entretenir le souvenir des victimes de l’extrême-droite et de la police.
Pour elles et eux, une vie de combat plutôt qu’une minute de silence!
On oublie pas, On pardonne pas.