Documentaire de Willima Klein : en 1969, le premier Festival Panafricain d’Alger crée l’événement.
Tourné en juillet 1969 au plus près des artistes et des troupes d’un festival resté dans les annales, le film se nourrit d’archives des luttes d’indépendance et d’entretiens avec des représentants de mouvements de libération, mais aussi d’écrivains et d’essayistes africains ou caribéens comme le poète haitien René Depestre ou le linguiste sénégalais Pathé Diagne.
Les leaders politiques conviés à s’exprimer dans Festival Panafricain d’Alger, étaient à la fois engagés dans une lutte contre le colonialisme portugais et dans les questions culturelles : citons Amilcar Cabral (PAIGC, Guinée Bissau et Cap Vert), Agustinho Neto (MPLA, Angola), Mario de Andrade, des militants ANC (Afrique du Sud).
Le film se termine par un Lire la suite
La séance du dimanche: Festival panafricain d’Alger 1969
31 JuilLe livre du samedi : la Cité de Dieu / Paulo Lins
30 JuilAvant d’être un film de Katia Lund et Fernando Meirelles, sorti en 2002, la Cité de Dieu est un roman de Paulo Lins, publié en 1997 au Brésil qui narre l’histoire d’une favéla « Cidade de Deus » des années 60 jusqu’au années 80.
4eme de couverture :« Les nouveaux occupants apportèrent les ordures, les boîtes de conserve, les chiens bâtards, les lambeaux de rage de coups de feu, la pauvreté pour vouloir s’enrichir, les yeux pour ne jamais voir, ne jamais dire, jamais, les yeux et le cran pour faire face à la vie, déjouer la mort, rafraîchir la rage, ensanglanter des destins, faire la guerre et être tatoué. » La Cité de Dieu ne se situe pas au-delà de la voûte céleste mais au Brésil, quelque part dans l’inconscient de Rio de Janeiro ; loin du Christ rédempteur, des plages de Copacabana et du carnaval. A travers les destinées éphémères, intenses, violentes de Dam, de Zé Rikiki, du Canard, de P’tite Mangue, de Beau-José et de bien d’autres adolescents, Paulo Lins raconte l’évolution, sur trois décennies, d’une favela gangrenée par les trafics de drogue et la guerre des gangs. Lins se fait à la fois le photographe très précis d’un monde à part, mais aussi son poète et compose une tragédie urbaine exceptionnelle puissance.
« Le Bouseux était né avec un ictère dans la sècheresse du Pernambouc. Avant l’âge de cinq ans, il avait contracté les oreillons, avait été atteint de déshydratation, il avait eu la varicelle, la tuberculose et tant d’autres maladies que sa famille prit l’habitude d’allumer un cierge et de le lui mettre dans la main quand ses yeux se révulsaient, qu’il avait des sueurs froides et qu’il tremblait des heures durant sous un fort soleil et sous les couvertures prêtées à la hâte par les voisins, pour qu’il ait de la lumière au cas où il mourrait, étant donné que le mioche était païen. La médecine était déjà allée le chercher dans le ventre de sa mère, mais le mioche avait résisté à la mort foetale. Il arriva à Rio de Janeiro à l’âge de onze ans avec juste sa mère, car son père avait été assassiné à la demande du propriétaire pour qui il travaillait. À l’occasion des élections municipales. Le peuple disait qu’il avait publiquement déclaré son intention de voter en faveur de l’adversaire du patron. Aux côtés de sa mère, il mendia pendant plusieurs années dans les mes du centre de la ville jusqu’au jour où elle fut emportée par une crue place de la Bandeira, où elle donnait avec d’autres mendiants. L’enfant n’oublia jamais la scène, dans laquelle sa mère était avalée par un égout alors qu’elle résistait à la pression des eaux, accrochée à un poteau. Lire la suite
Un monde (de) malade
28 JuilCertains assassins sont autant des islamistes que le gouvernement Hollande est de gauche.
Telle est la conclusion à laquelle on arrive quand on regarde le parcours du tueur de masse de Nice. Cet assassin préparait son passage à l’acte depuis des semaines… mais il s’est radicalisé en quelques jours. En gros, Daech a juste servi de porte-drapeau à un dingue. Il faut oublier les récits fantastiques de BFMTV et toutes les âneries des politiques français refusant de voir que les causes principales du massacre résident dans la misère sociale que sème sans relâche les politiques libérales dans nos quartiers depuis plus de 40 ans.
Farhad Khosrokhavar le résume ainsi :
« On déstabilise la société en lui laissant penser que c’est la toute-puissance de l’islam radical et que l’on ne peut lutter contre. Il y a des phénomènes de radicalisation réels suffisamment inquiétants comme ceux qui ont conduit aux attentats du 13 novembre et de Bruxelles (…) Son cas relève de la psychiatrie, pas de l’idéologie. L’explication est davantage à chercher du côté de ses troubles pyschopathologiques. Il a eu des problèmes familiaux et des démêlés avec la justice, il a aussi dans son histoire souffert de dépression. Il a pété les plombs. Avant, ces gens-là se suicidaient, aujourd’hui, avec l’environnement créé par Daech, ils emmènent dans leur mort des victimes innocentes. Daech donne une couverture à des gens déséquilibrés pour se parer de l’apparence du héros négatif. Les pouvoirs publics, François Hollande en tête, ont donné un sens idéologique à un déséquilibré mental. Ce n’est pas du terrorisme: il ne veut pas changer l’ordre du monde, il veut donner un sens à son malaise. »
Si on regarde ce qui s’est passé à Nice, on a un type qui présente, d’après le procureur Molins, les caractéristiques suivantes:
«Les témoignages font état d’un individu très éloigné des considérations religieuses, ne pratiquant pas la religion musulmane, mangeant du porc, buvant de l’alcool, consommant de la drogue, et ayant une vie sexuelle débridée ».
Ce constat ne gênera pas le même procureur Molins pour nous vendre son concept de radicalisation minute, obligeant ainsi des centaines d‘enquêteurs de l’antiterrorisme à chercher désespérément le moindre fait pour étayer la version gouvernementale.
Pendant que la crème de l’antiterrorisme épluche les mails d’un malade mental, des tak-taks, dont l’un est fiché et porte un bracelet électronique à la cheville, passent à l’action en Normandie. Cela en dit long sur l’efficacité des services de sécurité français plus préoccupés de plaire à leurs maitres que de nous protéger des tak-taks.
Pire encore, lors de sa première conférence de presse, le bon procureur Molins reconnaissait que l’attentat n’avait pas été revendiqué, que l’individu abattu par la police n’était pas radicalisé et qu’il était inconnu des services de renseignement. En donnant son nom dès les premières déclarations gouvernementales et en affirmant malgré l’absence de revendication et de passé takfiriste de l’auteur que ce massacre de masse portait la signature de Daesh, les conditions étaient réunies pour permettre à l’État Islamique de revendiquer opportunément l’attaque plus de 36 heures après le massacre.
Lorsque que ce sont ses soldats, comme en Normandie ou le 13 novembre, la revendication de Daech arrive dans la foulée. Grâce au gouvernement français, un fou pu ainsi devenir un soldat du califat. Face à la tuerie de Nice, Gouvernement et Daech concordent dans leur récit : on peut devenir un djihadiste en un claquement de doigt. Cela permettra le déploiement de politique sécuritaire envers chacun d’entre nous, qu’il soit Lire la suite
Solidarité entre quartiers populaires: On est là!
27 JuilRésistons Ensemble : Qui nasse qui?
26 JuilVoici en pdf, le No 154, juillet / août 2016, du petit journal mobile recto-verso A4
« RESISTONS ENSEMBLE » du réseau contre les violences policières et sécuritaires.
Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal
vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction,
à se joindre à l’équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions,
propositions, critiques …
à bientôt.
L’équipe de rédaction
Pour télécharger ce bulletin mis en page au format pdf : Lire la suite
La séance du dimanche: Bienvenue au Réfugistan
24 JuilPourquoi et de quelle manière les camps de réfugiés, conçus à l’origine pour être provisoires, perdurent-ils pour certains depuis des décennies ? Le documentaire décrypte les rouages de ces mondes parallèles d’où il semble impossible de sortir.
À travers le monde, près de 17 millions de personnes – réfugiés, déplacés, migrants – vivent dans des camps, soit l’équivalent d’un pays. Suppléant les États qui ne veulent pas d’eux, le HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés, avec ses 7 milliards de dollars de budget par an, gère ces « indésirables » avec de grandes ONG caritatives. Des « limbes », comme les nomme un chercheur, dans lesquels le seul objectif possible est la survie, où des enfants naissent et grandissent, à l’écart du pays qui les accueille. Leurs habitants, qui n’ont ni le droit de travailler ni celui de se déplacer librement, ne possèdent que les quelques objets distribués à leur arrivée et une carte d’identité du HCR. Dans ces lieux à l’écart du monde, ni tout à fait prisons ni tout à fait ouverts, censés être provisoires, les réfugiés passent désormais en moyenne… dix-sept ans de leur vie. Lire la suite
Livre du samedi : L’arme à L’oeil. Violences d’Etat et militarisation de la Police / Pierre Douillard-Lefevre
23 JuilL’arme à L’oeil. Violences D’Etat Et Militarisation De La Police
Pierre Douillard-Lefevre
Automne 2014, un manifestant est tué par une grenade lancée par un gendarme à Sivens. L’armement de la police fait, pour la première fois, la une de l’actualité. Loin de susciter de réactions à la hauteur, ce drame est l’occasion pour le pouvoir de renforcer ses stratégies de maintien de l’ordre en faisant interdire et réprimer implacablement les mobilisations qui suivent. La mort de Rémi Fraisse n’est ni une « bavure », ni un accident. Elle est le produit d’une logique structurelle, qui s’inscrit dans un processus d’impunité généralisée et de militarisation de la police en germe depuis deux décennies.
Sur fond d’hégémonie culturelle des idées sécuritaires, la police française se dote de nouvelles armes sous l’impulsion des Lire la suite