Barbès Blues au temps du couvre-feu (épisode précédent)
La confiance retrouvée dans le souvenir lointain de la plénitude déserte d’une Tizibert incommensurable ne pouvait tout de même lui faire oublier qu’il n’était pas encore arrivé. Et quoi qu’avaient prévu les saints pour répondre à ses appels, il fallait bien atteindre le bout du chemin pour constater leur mansuétude. Derrière lui, des enfants jouaient aux devinettes mais il resta concentré sur ses pensées. Au souvenir des saints hommes vivant dans la retraite d’un monde qui leur était devenu indifférent, il lui en rappliqua un autre. Transmis par sa grand-mère Na Kenza, qui avait vécu à l’époque de 1871 et qu’elle tenait elle-même de sa mère Tassadite, il vint à lui rappeler de bien tristes événements dont le bruit et la fureur avaient rempli le vide qui, du col de Chellata, livrait au regard béat toute l’épine dorsale du Djurdjura, muraille naturelle, porte jusque-là inviolée. Ces événements s’étaient déroulés en 1857. Lire la suite