En hommage à Djamel Kelfaoui, décédé il y a 10 ans le 22 mai 2009 à Laghouat ( Algérie), Quartiers Libres partage ce texte écrit par M. Farid Taalba, quarante jours après son décès.

Photo prise lors du 2nd FSQP – 3-4-5 oct.2008 à Nanterre – projection du film de Djamel Kelfaoui « Cheb Hasni, je vis encore ! » – le dim. 5 oct.2008
Une des dernières fois où nous avions vu Djamel Kelfaoui, c’était le 14 mars 2009. Il avait accueilli une séance du Cinéma de Quartiers consacrée à la Palestine dans ses locaux de Tam-Tam à Pantin. Evidemment nous avions eu de nombreuses discussions et il ne manqua pas de nous faire état de l’avancement de ces différents projets cinématographiques.
Il était notamment sur le point de partir en Algérie pour terminer son film sur Cheb Hasni.
A travers son désir de faire connaître les musiques populaires algériennes, c’est son attachement à l’Algérie et à la mémoire de l’immigration qu’il affirmait une fois de plus comme il avait eu souvent l’occasion de le faire : « Moi, je suis Algérien et je ne peux pas faire abstraction de l’histoire de mon pays et de la lutte de mon père par rapport à ce pays (…). Ma mère me déposait chez une voisine les jours où ils allaient manifester pour que nos pères soient libérés à l’époque des rafles. Je n’ai pas de souvenirs directs des événements mais je me souviens très bien de ma mère m’en parlant. J’ai donc très vite baigné dans cette ambiance et c’est grâce à elle que je me suis politisé. »
Et si ce fut grâce à sa mère qu’il se politisa, ce fut aussi grâce à elle qu’il put envisager de retourner au pays en devenant sa productrice. Ce soir là, il nous le rappela avec dans les yeux une flamme de reconnaissance infinie, heureux de contourner les obstacles d’un milieu professionnel dont il ne cessait de dénoncer les hypocrisies, les coups bas et les avidités exacerbées. Gorgé de joie créatrice, il s’envola quelques jours après pour l’Algérie. Deux mois plus tard, je me rendis aussi au bled pour réaliser des entretiens avec des gens de mon village comme je le lui avait dit avant son départ.. Lire la suite