Concert de solidarité pour les droits et les libertés en Turquie
22 DécCONCERT DE SOLIDARITÉ
POUR LES DROITS ET LES LIBERTÉS EN TURQUIE
Aujourd’hui, les peuples de Turquie ont besoin plus que jamais d’une solidarité internationale face à l’installation d’une dictature autocratique qui s‘est accélérée en prétextant la tentative du coup d’état de juillet 2016.
Dès Juillet 2015, la répression a d’abord visé avec violence les populations kurdes. Des élu-es ont été destitué-e-s et les coprésidents du parti HDP, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag ainsi qu’onze autres députés sont toujours incarcérés depuis plus d’un an en attente de leur procès. Lire la suite
Résistons Ensemble n°167 / Le fusil à double canon de Macron
23 NovVoici en pdf, le No 167, novembre/décembre 2017, du petit journal mobile recto-verso A4 « RESISTONS ENSEMBLE » du réseau contre les violences policières et sécuritaires. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction, à se joindre à l’équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques …
à bientôt.
L’équipe de rédaction
Pour télécharger ce bulletin mis en page au format pdf : http://resistons.lautre.net/IMG/pdf/re167-novdec-2017.pdf
Le fusil à double canon de Macron
Macron, lui, il est gâté. Ses agressions contre le monde du travail, frauduleusement dénommées « réformes », passent, jusqu’ici sans trop de mal.
Bien sûr, il n’y arrive pas tout seul, il est aidé par toute une bande de dirigeants syndicaux et politiques, les uns font la danse du ventre devant lui, les autres divisent ou jouent à la gonflette devant leur miroir comme nous l’analysions déjà dans l’édito du dernier bulletin (voir RE 166).
Sa nouvelle stratégie de répression policière est un levier important dans son plan. C’en est fini, pour le moment, des nassages et des fouilles systématiques et aveugles, de l’envahissement des manifs par des hordes de policiers, de grenades lacrymos et de désencerclement balancées n’importe où dans la foule comme dans les manifs contre la loi El-Khomry. Sous Macron les flics sont aussi nombreux que l’année dernière, mais ils se cachent, se mettent à l’écart. Notre ex-banquier est plus intelligent, sa férocité se veut sélective. On n’arrête pas par centaines mais par petites dizaines, des jeunes, ceux qu’on juge les plus radicaux, on les traîne devant les tribunaux en arguant du flagrant délit, les détentions provisoires sont systématiquement requises, les peines lourdes tombent. À titre d’exemple, celui qui transporte une banderole syndicale enroulée est accusé de participation à un « groupement armé », la « loi anticasseur » établissant la « responsabilité collective » a fait son retour !
Comme tout ce qui est fait en Macronie, cela a un sens « bien » pensé et pervers. Le but ultime du pouvoir n’est pas de mettre en taule quelques individus, mais d’empêcher le retour de plus belle et le renforcement des cortèges de tête de 2016… Lire la suite
Rencontre nationale du Front Social
5 JuinRENCONTRE NATIONALE DU FRONT SOCIAL LE 10 JUIN À PARIS
Après le succès des mobilisation du 1er tour social le 22 avril et la première manifestation du quinquennat Macron le 8 mai, retrouvons-nous pour débattre, échanger et construire le nécessaire #FrontSocial.
Cette réunion nationale sera l’occasion de discuter des positions communes à défendre pour notre réseau mais aussi définir un mode de fonctionnement et nos activités pour les semaines à venir.
Que vous soyez une organisation, un syndicat, un collectif, une association, un militant… prenez date et venez construire l’indispensable riposte à Macron, sa nouvelle loi travail, ses ordonnances, l’état d’urgence, la répression et tous les autres mesures libérales de sa politique anti-sociale. Lire la suite
Rassemblement de soutien aux prisonniers palestiniens / Paris
28 Avr
Appel à soutenir les prisonniers palestiniens en grève de la faim illimitée
Festival Ciné-Palestine : bientôt la 3ème édition !
24 Avr3ème édition du #FCP : du 2 au 11 juin, à Paris et en banlieue.
Au programme : Focus « Regards croisés sur 1967 », rétrospective Mohammad Bakri, et projection en plein-air à Saint-Denis…
Inscrivez-vous à l’événement pour suivre la programmation, ou ici : http://festivalpalestine.paris/
Livre du samedi : iHH #6 / le dernier mag’ hip-hop papier
1 AvrIl est dans les backs depuis février, et il fait du bien à la presse papier : iHH Magazine (international Hip-Hop), dernier magazine qui traite du sujet, est dispo un peu partout en France et ailleurs. Porté par une équipe de volontaires acharné.e.s qui ne font ça que par amour du rap et de la culture hip-hop au sens large. Et qui prend position, aussi : pour preuve, le dossier de 8 pages consacré à la mort d’Adama Traoré, qui donne longuement la parole aux proches du jeune homme tué par les gendarmes cet été, mais aussi à des rappeurs qui se sont manifestés contre l’impunité systématique de la violence policière.
On peut y lire des entretiens fouillés avec des acteurs plus ou moins exposés du mouvement, qui prennent le temps de creuser leurs parcours, leurs inspirations, leurs influences, leurs visions du monde… Mais aussi des hommages à des figures marquantes de la musique africaine-américaine, une multitude de chroniques de disques, bouquins et films en lien avec le hip-hop dans toutes ses dimensions… 116 pages au tarif d’un grec-formule, et dont le principal défaut réside dans l’absence d’une distribution à la hauteur du riche contenu du mag, qui le rend parfois difficile à choper. Le revers de l’indépendance.
iHH, c’est également un site internet bien fourni qui complète et enrichit le zine par des vidéos, des playlists, des interviews inédites, des archives. On y trouve, entre autres, un dossier sur les origines du rap en France, une longue interview de Jo Le Phéno, jeune rappeur de la cité de La Banane (Paris XIX) attaqué par les syndicats de police et le ministre de l’Intérieur pour son clip « Bavure » (procès reporté au 27 septembre prochain), ou bien encore Guizmo, qui a été parmi les premiers du game à manifester son soutien au combat du Comité Adama et adresse ces mots : « Force ! Ne soyons pas dans l’apitoiement, ça ne rendra pas service à son âme.« Lire la suite
la Justice pille leurs casiers judiciaires pour l’exemple
17 FévRelai des comptes-rendus du Comité de Soutien Juridique, qui appellent à soutien financier dans une Cagnotte pour les inculpés du 93 et leurs familles.
Les autres textes, qui retracent l’ambiance au tribunal de Bobigny depuis le début des révoltes : l’embuscade du TGI de Bobigny, les embuscades continuent au trib’, les peines brûlent au tribunal.
Mardi 14 février, la Justice ne lâche pas le morceau, et c’est au tour de 5 jeunes des quatre coins de l’Île-de-France (91/93/95) de passer dans le box. Ils ont tous été interpellés le soir du 11 février, pendant les révoltes qui ont suivi le rassemblement de soutien à Théo et à toutes les victimes des violences policières à Bobigny.
Remettons les choses dans leur contexte concernant cette soirée : aucun transports ne circulaient en direction de l’Est du 93. Certains bus étaient déviés bien loin de leurs arrêts habituels ou ne circulaient tout « simplement » pas, ce qui a forcé des centaines de personnes à rentrer chez eux à pied. Sur le chemin, une immense chasse à l’homme s’est orchestrée de Boboche à l’Est du département : les flics prenaient en chasse les groupes qui tentaient de quitter Bobigny, du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc pleuvaient dans tout les sens. Des scènes d’une grave violence qui ne provenait, pas des jeunes comme les médias et la Justice s’efforce à faire croire, mais bien de la police et de la BAC (« Brigade Anti Criminalité « ).
C’est lors de cette chasse à l’homme, dont certains d’entre nous ont été témoins, que les 5 jeunes se sont fait interpeller dans les alentours du pont de Bondy (à environ 15 minutes de Boboche à pied). Ils sont tous accusés d’avoir participé au pillage du Décathlon de Noisy-le-Sec donc de « vol en réunion « . Le parquet compte bien leur faire payer des faits commis à plus de 300 personnes ce soir-là.
Quelques questions donc : comment peut on leur imputer la responsabilité de « vol en réunion » alors qu’ils ne se connaissent pas, et comme pour mercredi dernier, ils se sont fait interpeller chacun à des endroits différents. Les 2 premiers se sont fait interpeller au niveau du MacDo de Bondy, le 3ème dans le Décathlon même (on peut féliciter les vigiles de collaboration, ‘faut pas qu’ils s’étonnent si ils se prennent des patates après, non ?), le 4ème à été arrêté au niveau de l’arrêt « Pont de Bondy » du bus 105, et le dernier au niveau de l’avenue Aristide Brillant sur la N3.
« Ils arrêtent tous le monde, ne font aucune différence » déclare l’un d’entre eux.
Seul 3 d’entre eux avaient des produits dits « volés » sur eux lors de leur interpellation et seul l’un d’entre eux a été semi-reconnu par la vidéo-surveillance. De plus, un des cinq jeunes à eu deux jours d’ITT, après avoir été touché par un tir de flashball à la jambe.
Presque tous ont un casier vierge (sauf un, pour un vol d’il y a 10ans…). Ils sont en formation, en BTS ou en CAP. On se répète, mais c’est toujours la même histoire : aucun d’entre eux ne pouvait prouver ses dires, car ils n’avaient pas de garanties de représentation, sauf un (merci les potes présents).
La colère des avocats de la défense gronde alors dans le tribunal. Ils parlent de « prise d’otage de la défense ».
Les 3 avocats réclament la nullité, pour faute de dossier incomplet et parce que l’OPJ a signé les PV de fin de GAV exactement à la même heure pour 3 d’entres eux. Il manquait pas mal d’infos dans les dossiers transmis à la défense (2 pdf sur 8) et les avocats n’auront accès aux dossiers complets qu’entre midi 30 et 13 heures, soit moins d’une heure avant le début des CI (comparutions immédiates). Lire la suite
Les peines brûlent au tribunal
15 FévCompte-rendu du lundi 13 février
au TGI de Bobigny
Relai du témoignage des soutiens sur place.
Les autres comptes rendus sont en ligne là :
premières comparutions et ici : fin de semaine.
La Justice n’a pas fini de frapper à coup de marteau la jeunesse du 93, qui a toute sa vie devant elle.
A notre arrivée, nous remarquons l’impressionnant dispositif policier. Les CRS sont équipés de la tête aux pieds et ils encerclent à l’aide de leurs camions le TGI. Plus de 40 BACeux (Brigade Anti Criminalité) sont à l’entrée et des CRS ainsi que des civils armés jusqu’aux dents rôdent dans les couloirs. Beaucoup de membres des services de renseignement du 93 sont aussi présents, prêts à fouiner là ou il n’y a rien à gratter.
La journée commence et à « notre grand étonnement », deux salles ont été ouvertes pour les comparutions immédiates, argumenté par une surcharge de dossiers. La même question revient alors : pourquoi certains d’entre eux ne sont pas passés vendredi en comparution immédiate ?
L’une des salles concerne les affaires dite « courantes » et l’autre celle des affaires que les procureurs aiment appeler des affaires de « guérilla urbaine ».
Dans la salle, deux des juges présentes sont les présidentes du Mercredi et du Jeudi, et sans étonnement, c’est la plus sévère qui préside ce jour. Bizarrement, vendredi dernier, aucun des CI ne concernait les révoltes et encore plus bizarre : c’est le jour où le SM (Syndicat de la Magistrature ) était de service. Comme pour la journée de jeudi, les inculpés venaient des 4 coins de l’Est du 93 (Gagny / Aulnay-sous-Bois / Blanc-Mesnil / Villepinte). Lire la suite
Les embuscades continuent au tribunal de Bobigny
12 FévTexte des camarades sur place ces derniers jours au TGI de Bobigny.
Les premières infos concernant les comparutions au tribunal sont là.
Contrairement à la journée de mercredi au TGI de Bobigny, celle de jeudi a été un tant soit peu plus calme. Quatre personnes sont passées en comparution immédiate. Le mardi soir, l’une d’entre elles avait été interpellée à Aulnay-sous-Bois, deux autres à Villepinte, et la dernière à la gare de Saint Denis. Et cette fois-ci, seuls deux journalistes assistaient aux audiences (et on ne va pas s’en plaindre).
Dans la salle, une maman qui était venue la veille au TGI de Bobigny pour chercher son fils dont elle n’avait plus de nouvelles depuis lundi. Difficile d’imaginer dans quel état d’inquiétude elle pouvait se trouver. Il s’était rendu à Aulnay afin de participer à la manifestation du lundi après-midi en soutien à Théo et sa famille. C’est le mardi soir qu’il a été violemment interpellé dans un bus, par des flics débarqués alors que le chauffeur avait bloqué un groupe de jeunes à l’intérieur sans même avoir démarré (‘faut pas s’étonner si les bus brûlent).
À son arrivée dans le box, il se trouve confronté à la juge du jour, hautaine et agressive, comme la veille. Notons qu’après avoir lu son cursus scolaire, elle change de ton : « Vous avez eu 11 de moyenne au bac et vous êtes en fac de STAPS, c’est que vous n’êtes pas un abruti… » Le procureur, à côté de ses pompes, cherche à lui faire endosser un tag et un outrage, en s’appuyant sur un dossier plus que bancal. L’avocat, qui pour une fois n’est pas un avocat commis d’office, demande le renvoi.
Vient le tour des deux accusés de Villepinte. Le procureur présente de nouveau un dossier mal ficelé basé sur des procès verbaux de flics, « rédigés » avec les pieds, à base de suppositions hasardeuses. Ils sont tous deux accusés d’avoir « transmis les positions des équipes de police sur le terrain ». Pour ces simples « faits » hypothétiques, le procureur réclame 2 ans de prison ferme.
Le décalage entre la répression infligée aux jeunes des quartiers et celle qui a pu s’abattre sur de jeunes « militants » est frappant, pour des chefs d’accusation similaires. Les premiers n’ont pas le CV flatteur des seconds, ni pour la « société », ni pour la juge qui prétend la défendre. Elle a d’ailleurs, sans surprise, passé son temps à dénigrer chacune des paroles des accusés, à leur brailler dessus à tout bout de champ, à les prendre de haut. Leur avocate commise d’office, par crainte de la détention provisoire, a préféré leur conseiller d’accepter la comparution immédiate. Encore une fois, à l’inverse de nombre de militants, ils ne pouvaient pas forcément présenter les garanties de représentation adéquates pour éviter la détention.
Le dernier accusé est un habitant de Saint Denis, papa de deux enfants. Il s’est fait arrêter suite à un énième contrôle. Il est accusé d’outrage, pour ces mots : « Bande de violeurs, fils de putes, justice pour Théo ! » ; « Vous les gaulois, vous êtes tous des sales races » ; « Vous avez violé Théo ! On va vous retrouver et se venger… » Bref : une page entière de rage. On l’accuse aussi de violences sur agent n’ayant pas entraîné d’Interruption Temporaire de Travail (ITT) – en l’occurrence, un coup de pied balancé à flic qui lui avait jeté son café bouillant à la figure). Contrairement au flic, le prévenu s’est vu prescrire 1 jour d’ITT. Nul besoin d’être un génie pour capter qui a violenté qui, et que si de telles « insultes » ont pu sortir de sa bouche à l’encontre des condés, elles sont le fruit d’une colère longtemps contenue, sortie d’un bloc ce jour-là, un jour de trop :
« C’est toujours les mêmes policiers qui me contrôlent, ils s’arrêtent toujours sur moi, tous les jours. Ils m’embêtent, ils m’appellent par des noms que je ne citerai pas ici, alors qu’ils savent très bien comment je m’appelle. Ils viennent toujours me contrôler, ils me cherchent, j’essaie de ne pas rentrer dans leur jeu. J’étais énervé par ce qu’ils ont fait au jeune Théo et ce qu’ils nous font à Saint-Denis tous les jours… Ils provoquent les jeunes de Saint-Denis »
Il se fait couper la parole à chaque fois qu’il tente de s’exprimer au cours de l’audience. Puis le procureur prend la parole, et c’est là qu’on commence à vraiment halluciner : le proc’ déguaine sans honte la carte du racisme anti-blanc. Et pousse même le vice en prétendant lui rappeler que l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale, alias « la police des polices ») existe, et qu’il aurait dû porter plainte auparavant, tout simplement. On se demande s’il lui arrive parfois de sortir de son tribunal. L’avocate commise d’office laisse échapper un léger sourire avant d’expliquer au procureur que les plaintes n’aboutissent jamais. Mais comme pour les deux jeunes de Villepinte, le père de famille qu’elle défend ne dispose pas des garanties suffisantes pour prendre le risque de demander le renvoi.
L’impression générale est claire : les juges voulaient expédier les affaires. Les délibérés ont été rendus en un temps record. Le renvoi du premier à été accepté, l’accusé est aujourd’hui sous contrôle judiciaire avec interdiction de se trouver dans le 93 ; son procès aura lieu en juin. Les deux jeunes de Villepinte sont tous deux condamnés à 2 mois de sursis avec travaux d’intérêt généraux (T.I.G) : ils devront donc effectuer 105 heures de T.I.G, sans quoi ils devront purger 2 mois de prison ferme. Quant au papa de Saint Denis, il est condamné à 3 mois de prison avec sursis. Lire la suite