Fictions policières

31 Mar

Les scénaristes de la préfecture de police sont vraiment bons dès qu’il s’agit de raconter des histoires pour masquer des crimes policiers. Allumer un contre-feu médiatique pour oublier l’origine de la mobilisation: un père de famille tué par la BAC sous les yeux de sa famille.

Quand la police tue un arabe hop on crée une suspicion d’islamiste : il aurait crié « Allahou Akbar » ou il avait une barde de 3 jours, ou il fréquentait une mosquée.

Quand c’est un noir qui tombe sous les balles de la police, c’est forcément un délinquant, si ce n’est lui c’est son frère de toute façon ils se ressemblent tous.

Quand c’est un chinois nous avons donc maintenant  la jurisprudence Shaoyo Liu .

Nos scénaristes de la DGSI nous apprennent donc que la mafia chinoise serait derrière les mobilisations pour réclamer justice et vérité sur ce meurtre pour concurrencer le Parti communiste chinois. Il manque plus que le docteur Fu Manchu et on peut faire un mauvais film de série B.

On attend avec impatience le relevé toxicologique de la victime pour nous expliquer que l’on a décelé des traces d’opium… histoire de rajouter quelques pages a Tintin et le Lotus Bleu.

La déshumanisation des victimes de crime policier est toujours la même. Jouer sur les stigmates et représentation raciste de la société française pour exonérer la police de ses violences structurelles. Cela en devient lassant même si on peut s’amuser à imaginer la réunion d’urgence des condés parisiens chargés de concocter le mytho pour sauver leurs collègues.

« Lieutenant qu’est-ce qu’on va pouvoir raconter sur la victime pour la salir ?

-L’islamisme ça marchera pas les chinois sont tous imberbes

-La délinquance non plus ce con de chinois se tue au travail pour un salaire de misère …»

« Bernard vous avez jamais lu Tintin ? Les chinois c’est tous des rouges ou des mafieux. Hergé en faisait la démonstration dans Tintin et le Lotus Bleu. Tous les petits français l’ont lu il suffira de crier à la mafia et au péril rouge et jaune pour endormir cette affaire.»

Si il n’y avait pas mort d’homme et si tous les jours la violence raciste de la police française ne frappait pas on pourrait en rire tellement le racisme de l’institution policière transparaît aussi dans les mythos qu’elle met en place pour couvrir les policiers qui tuent, violent et mutilent.