Archive | Mai, 2017

Interview avec Farida Amrani et Ulysse Rabaté (Essonne)

31 Mai

Interview avec Farida Amrani et Ulysse Rabaté

(candidats France Insoumise – 1ère circonscription de l’Essonne)

Bonjour Farida et Ulysse, vous êtes candidat.e.s aux élections législatives face à Manuel Valls sur la 1ère circonscription de l’Essonne, pouvez-vous nous en dire plus sur vous, votre parcours ?
F.A : J’habite la ville d’Evry depuis 1997 dans le quartier des Aunettes, j’ai 40 ans maman de 3 filles je travaille dans une collectivité territoriale dans l’Essonne où je suis également responsable syndicale. En tant que maman et afin de suivre la scolarité de mes filles je me suis engagé en qualité de parents d’élèves. Cet engagement s’est amplifié en 2013 lors de la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires sur la ville d’Évry qui devais être le laboratoire expérimental du gouvernement Hollande ; en effet les parents d’élèves conjointement avec les instituteurs sont rentrés en résistance en dénonçant le manque de concertation et de cohérence du projet de la mairie.

Lors d’une réunion de parents d’élèves, le maire qui venait de remplacer Manuel Valls a refusé de nous écouter, avec un mépris dont il a le secret il nous a juste répliqué que si nous n’étions pas d’accord avec sa décision il nous proposait de monter notre propre liste a la prochaine élection municipale.

De ce fait nous avons pris l’initiative de nous organiser et de déposer une liste Front de Gauche en 2014 dont j’avais la responsabilité de la tête de liste. Nous avons obligé Francis Chouat à aller à un second tour puisque nous nous sommes maintenus et obtenu 20% soit 4 élus d’oppositions.

Ce fut le début de mon engagement politique.

U.R : Né à Paris en 1987, je suis militant politique et associatif depuis mes 18 ans. Je fais partie de la « génération CPE » qui s’est politisée dans les grandes manifestations de 2006, mais aussi dans l’action associative. Avec des militants et des parents d’élèves, j’ai lancé le Collectif Logement Paris 14, devenu aujourd’hui une association référente dans le sud de la capitale. La vie m’a mené à Corbeil-Essonnes (91) en 2010, où je me suis engagé dans le combat politique et judiciaire contre le « Système Dassault ». Cet engagement encore en cours a donné un livre, écrit avec Bruno Piriou et paru en 2015 : « L’argent maudit, au cœur du Système Dassault ». Candidat du Front de Gauche aux élections législatives en 2012 contre Manuel Valls, j’ai refusé d’apparaître sur sa profession de foi, contre l’avis du PCF, dont j’étais à l’époque adhérent. Aux élections municipales de 2014, nous sommes en tête de l’opposition avec notre démarche associative « Le Printemps de Corbeil-Essonnes », dont je suis aujourd’hui le représentant au Conseil Municipal avec Farid Messaoui, Bruno Piriou et Faten Subhi. Cinéaste amateur, j’ai réalisé en en 2011 un documentaire sur le processus révolutionnaire en Tunisie.

Puis en 2015, le film « En attendant Coco », réalisé avec Abdel Yassine, élu à Fleury-Mérogis, au côté de qui j’ai pris de nombreuses positions publiques : sur le droit de vote des détenus et l’installation de bureaux de vote dans les prisons, sur le lien entre la gauche et les banlieues, ainsi que sur la sortie de Valls sur « L’Apartheid », à qui nous avons répondu dans une tribune remarquée parue dans Libération. En 2016, j’ai créé la Commission Cinéma de la Nuit Debout, qui a donné un film sorti en 2017, « Nuit Froide », produit collaboratif et 100 % indépendant. Je crois aujourd’hui dans la construction d’une gauche qui s’ouvre sur les dynamiques citoyennes qui traversent la société française, sans concession sur des exigences que je retrouve dans le projet de la France Insoumise : urgence écologique, bouleversement institutionnel, partage radical des richesses.

Pour vous qui venez du militantisme associatif, de quartier, qu’est-ce qui vous a poussé à être candidat.e.s aux élections législatives en 2017 ?

F.A : Cette candidature s’est construite dans la continuité de nos combats locaux. Je parlais de la réforme des rythmes scolaire à Evry qui m’a amené à faire de la politique, dans le sens noble du terme. Ce que nous souhaitons aujourd’hui, avec Ulysse, c’est de poursuivre cette ligne de conduite de défense de l’intérêt général, idée qui me tient aussi particulièrement à cœur comme syndicaliste.

Moi, je n’ai pas fait les grandes écoles, j’ai pas fait l’ENA, ni polytechnique ni science po, j’ai fait l’école de la vie, dans ma ville, dans mon quartier. On a pu le constater depuis des années et on le voit toujours à travers les politiques mises en places par les différents gouvernements, ces gens-là sont très très loin de la réalité du terrain. Ils ne savent pas ce qu’on vit.

Matériellement, quand on est élu.e.s depuis tant d’années avec parfois 7, 8 ou 10 000 euros par mois, on ne peut pas connaître les problématiques des gens.

Pour nous la politique ce n’est pas un travail mais un outil pour défendre autrui et pour vivre-ensemble !

U.R : Pour ma part il s’agit de la continuité d’un ancrage à gauche sur la circonscription et d’un combat contre Manuel Valls. Ça peut être un débat de s’investir ou non dans les échéances électorales nationales qui sont quand même trustées par les écuries politiques nationales, mais pour nous c’était un moyen de faire parler nos histoires politiques locales dans cette législative, de prendre part à ce débat politique. Les élections présidentielles et législatives, avec toutes les critiques que l’on peut faire sur ce scrutin et Dieu sait qu’il y en a, restent le grand moment populaire et politique en France sous la Vème République. Nous avons souhaité utiliser cette opportunité pour prolonger notre manière de faire de la politique, de faire avancer nos combats locaux.

Il y avait un vrai besoin de parler des quartiers, de nos problématiques, de nos vies. La preuve en est que dans les débats nationaux pour le moment y compris dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon, on ne peut pas dire que c’était une question particulièrement creusée, développée en donnant la parole aux concerné.e.s. L’intérêt des législatives, de candidature comme les nôtres, résident dans notre ancrage sur le terrain, notre militantisme dans nos quartiers, le combat pour l’émergence à une autre échelle, nationale, de la parole politique des quartiers populaires qui s’exprime déjà dans le quotidien. C’est pour nous l’intérêt de la démarche de se présenter à ces élections, même si évidemment il y a des contradictions à prendre part au processus électoral, mais nous ne souhaitons pas regarder le train passer.

Il n’y a pas assez, on le voit bien, de candidats à ces élections législatives qui portent les problématiques des quartiers et encore moins des candidatures qui en sont issues !

Quels sont pour vous les enjeux de votre circonscription et des villes qui la composent ?

F.A :Il y a un enjeu tout particulier qui me tient à cœur. C’est l’hôpital sud-francilien, bébé de Manuel Valls et Serge Dassault. On mesure avec ce projet les politiques de santé dramatiques menées par le Gouvernement Valls et les précédents ainsi que les alliances politiciennes sur le dos des populations. Lire la suite

Tournoi MFC 1871 / dimanche 4 juin

30 Mai

Le week-end du 3 et 4 juin 2017 sera un week-end de mobilisation en hommage à notre ami Clément assassiné il y a maintenant 4 ans.
Dans ce cadre, une manifestation, des discussions et un tournoi de football sont organisés.

Afin de clôturer le week-end autour d’un événement fédérateur et de terminer la saison en beauté, le tournoi aura lieu le dimanche 4 juin sur l’ensemble de la journée en banlieue parisienne.

Il nous semble important que les équipes présentes soient représentatives de notre vision du football : un football populaire, ouvert à touTEs et respectant nos valeurs. Lire la suite

Dictionnaire biographique des mouvements immigrés

29 Mai

Dictionnaire biographique des mouvements immigrés

Appel à collaborations

Le dictionnaire biographique du mouvement ouvrier, plus connu sous le nom du Maitron, comporte plusieurs rubriques thématiques.

Parmi ces rubriques, le Dictionnaire biographique des mouvements immigrés (DBMI) est un projet éditorial, élaboré en collaboration avec les responsables du Maitron et les éditions de l’Atelier, visant à collecter et publier des notices biographiques sur les militant-e-s de la cause des immigré-e-s en France.

Les « mouvements immigrés » renvoient à l’ensemble des mobilisations pour l’égalité des droits entre nationaux et étrangers, ainsi qu’aux mouvements de travailleurs immigrés, de femmes immigrées, de sans-papiers, de mal-logés (bidonville, camp, foyers), de victimes de la double-peine, de racisme, de discriminations raciales, ethniques ou religieuses en lien avec le logement, le travail, la police, la justice, l’administration, etc.

La période historique considérée va de 1962, fin de la guerre d’Algérie, à 2005, date des grandes rébellions urbaines.

Depuis une dizaine d’années, les travaux scientifiques sur les mobilisations de l’immigration se sont multipliés en sciences sociales (histoire, science politique et sociologie). Aux côtés des chercheurs, de nombreux militant-e-s rassemblent également des savoirs, des informations, des archives concernant ces mobilisations.

Le DBMI vise à soutenir la recherche scientifique en proposant un outil biographique pour rendre visible, vis-à-vis du grand public, les itinéraires de militant-e-s souvent resté-e-s dans l’ombre. Sur le modèle du Maitron, il se compose de notices biographiques de militant-e-s. Lire la suite

La séance du dimanche: Vers un monde altruiste ?

28 Mai

Et si l’altruisme était un élément essentiel de la nature humaine ? Une piste scientifique aussi passionnante que porteuse d’espoirs suivie par Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade avec, entre autres, la star des neurosciences Richard Davidson et le moine bouddhiste Matthieu Ricard.

« L’homme est un loup pour l’homme » : l’histoire du monde semble écrite pour illustrer cet adage. Pourtant, des voix scientifiques s’élèvent depuis une vingtaine d’années contre cette vision de la nature humaine. Chercheurs en psychologie, primatologie, mathématiques ou neurosciences, ils mènent des expériences novatrices qui contredisent la thèse de l’égoïsme naturel et inventent le vocabulaire d’une autre histoire : l’altruisme et la coopération en sont les maîtres mots. Des États-Unis au Népal en passant par l’Allemagne, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade (Mâles en péril, Le jeûne, une nouvelle thérapie ?, Secrets de longévité) sont allés à leur rencontre pour esquisser, sur la base de leurs découvertes, des solutions nouvelles aux maux de la planète, à l’opposé du pessimisme ambiant. Une enquête scientifique aussi passionnante que prometteuse avec, entre autres, la star des neurosciences Richard Davidson et son non moins célèbre cobaye, le moine bouddhiste Matthieu Ricard, qui depuis longtemps se sont invités dans le débat public avec un slogan plus révolutionnaire qu’il n’y paraît : « Changez votre cerveau, changez le monde ! » Lire la suite

Livre du samedi : Paris, capitale du tiers monde / Michael GOEBEL

27 Mai

Paris, capitale du tiers monde
Comment est née la révolution anticoloniale (1919-1939)

Ce livre retrace l’expansion, au cours de l’entre-deux-guerres, de l’anti-impérialisme mondial, mouvement dans lequel Paris joua un rôle de tout premier plan. La Ville Lumière accueillit en effet d’innombrables futurs leaders tiers-mondistes qui vinrent y faire, sans même le savoir, leur formation politique – formation qui, en retour, les mènera vers l’une des plus fantastiques déflagrations révolutionnaires de l’histoire. Dans ce Paris incroyablement cosmopolite où affluaient les âmes errantes venues du monde entier, on pouvait ainsi croiser Hô Chi Minh, Zhou Enlai, Léopold Sédar Senghor, C. L. R. James, George Padmore, Messali Hadj ou le révolutionnaire indien M. N. Roy. En étudiant le Lire la suite

السلام عليكم Al-salâm ‘aleïkoum !

27 Mai

Bon Ramadan à la famille, aux papas et mamans, aux frères et aux sœurs, aux cousines et cousins, à notre quartier, aux quartiers d’à côté, à tous les quartiers du monde, aux militant-e-s anonymes du TerTer qui se battent et qui ne lâchent rien, au peuple palestinien, au peuple kurde, syrien et irakien à tout le continent Africain et à ses peuples en lutte qui dégagent les autocrates de la FrançAfrique, aux athées et aux croyants, à la mémoire de Clément, Adama, Curtis, Angelo, Lamine, Brahim, Rémy, Zyed, Bouna, Pavlos et de ceux et celles qui sont tombés, au peuple Rrom, aux Rohingyas qui tentent Lire la suite

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Rock Against Police

26 Mai

Résistons Ensemble No 163 / L’UBERprésident

25 Mai

Voici en pdf, le No 163, mai 2017, du petit journal mobile « RESISTONS ENSEMBLE » du réseau contre les violences policières et sécuritaires. Il est destiné à être photocopié et à être diffusé localement, si le journal vous plaît. Vous êtes invitEes à participer à son élaboration, à sa rédaction à se joindre à l’équipe de rédaction. Nous attendons vos contributions, propositions, critiques …

à bientôt.
L’équipe de rédaction

Pour télécharger ce bulletin mis en page au format pdf : http://resistons.lautre.net/IMG/pdf/re163-mai-2017.pdf

L’UBERprésident

Encore un bel exemple de « démocratie » en marche (ou crève…). Si l’on ajoute aux 25% d’abstentions, les 8% de votes blancs et les 3% de votes nuls, alors Macron n’aura obtenu que 44% des votes des inscrits. Si l’on considère encore les 3 millions de français non inscrits et les millions d’immigrés qui n’ont pas le droit de vote, puis ceux qui ont voté Macron par défaut, alors on est loin, très loin de son score de 66% présenté comme triomphal.
En mai 2012 Résistons ensemble (n° 108) écrivait : « Alors Sarkozy, Hollande “bonnet blanc, blanc bonnet” ? Quant au fond certainement, quant à la forme non, avec Hollande il y aura une bonne couche de vernis rose. » La gauche a effectivement bien pavé le chemin au couple sinistre Macron/Le Pen. Entre les deux adeptes du capitalisme, le technocrate Macron avec son discours lisse et glacial l’a emporté sur l’extrême droite aux dents dehors.
Mais quant au fond, qu’est-ce qu’on peut attendre de Macron alors qu’il était le véritable auteur de la « loi travail » imposée par la répression et à coup de 49-3 ? Mickaël Wamen, de la CGT Goodyear à Amiens a vu juste : « Ce n’est pas un président qui a été élu, c’est un PDG ». Il se présente comme apolitique, ni de droite ni de gauche, ce qui signifie simplement qu’il veut pousser encore plus loin l’ultralibéralisme sur les ruines des partis parlementaires de gauche comme de droite. Ses premières mesures annoncées c’est de l’Uber, pur beurre pur sucre. Le code du travail démantelé, les CDI cassés, les délocalisations à gogo et pour les chômeurs un nouvel esclavage. Macron agira dans le seul et unique intérêt du profit des capitalistes. Lire la suite

Barbès Blues au temps du couvre-feu (63) / Farid Taalba

24 Mai

 

Barbès Blues au temps du couvre-feu / épisode précédent

 

 

Qu’est-ce qu’ils semblaient heureux ! Madjid n’eut pas besoin de comprendre les paroles de leur chanson, pourtant mélancolique, pour mesurer le bonheur de vivre qui les animait. Ils enchaînèrent même dans un roulement de maracas un autre air :

What of a morning

That brings a day so gently

And bathes the leaves

Of memories

That feel so long ago

Il accéléra le train car toute cette joie étalée sous ses yeux lui rappela cruellement que c’eût dû être son tour de se remplir d’allégresse et d’exulter. Au lieu de cela, il allait ivre vers un café. Alors qu’autrefois, il n’aurait accordé aucun crédit à ces endroits que les anciens avaient toujours considérés comme des lieux de perdition, maintenant il s’y jetait dans l’espoir d’une planche de salut. Le maître ne l’avait-il pas invité à venir le voir ? Il n’allait tout de même pas passer la nuit dehors, ni rester dans ce bourg d’Akbou devenu étranger, et où un avis de recherche avait été lancé contre lui par sa famille qui voulait récupérer coûte que coûte son absent. Essoufflé, il répétait : « Disparaître, disparaître ! ». Mais, à quelques mètres à peine, à la vue des premiers clients assis autour des tables de la terrasse du café de l’Etoile, il se reprit en main pour tenter de se donner une certaine contenance et une apparence respectable. A ses talons, ses poursuivants slalomaient comme des chats de gouttière entre les troncs des arbres plantés le long des trottoirs. Il ne s’était toujours pas rendu compte de leur manège mais, mis à part quelques exceptions, il releva qu’une clientèle essentiellement européenne occupait les chaises. Il en fut surpris comme s’il avait oublié qu’il ne se trouvait pas à Porte de Clignancourt. Mais, piqué au vif, il se dit : « En France, je serais entré, ici je ne vais pas entrer ? ». Par défi, il marmotta entre ses dents : «  Impossible ! Si impossible n’est pas français, pourquoi serait-il kabyle ? ». « Encore un de ces jeunes qui roulent carrosse à fond la caisse au frais de papa ! » entendit-il dire parmi Lire la suite

Rock Against Police / Des lascars s’organisent

23 Mai

 

A la fin des années 70, dans un contexte de crise économique et de chômage, les expulsions de jeunes immigrés et les meurtres en banlieue, qu’ils soient commis par des flics ou des beaufs, se multiplient. Un réseau informel et fluctuant se constitue pour réagir collectivement en organisant une série de concerts Rock against police au beau milieu des cités. De 1980 à 1983, l’initiative fait tâche d’huile. Plusieurs concerts sont organisés en région parisienne : Paris, Vitry, Nanterre, Cergy, Argenteuil. L’idée est également reprise par d’autres groupes en France, notamment à Marseille, Saint Dizier, et Lyon avec les concerts organisés par Zâama d’banlieue. Lire la suite