Archive | novembre, 2016

Retour sur la médiation autonome du quartier de Boyenval / Communiqué de La vérité pour Adama

30 Nov

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Mercredi 23 novembre au soir, Youssouf et Bagui Traoré ont étés placés en détention provisoire, par le tribunal de Pontoise au fait de la soirée du jeudi 17 novembre. Ils sont accusés, sans preuves avérées, d’ « outrage », « rébellion » et « menaces de mort » sur agents des forces de l’ordre. La plainte est portée par 9 policiers municipaux, soutenu par le témoignage des gendarmes de la ville. Cette décision de justice, nous ne pouvons pas la prendre autrement que comme un acharnement des institutions policières et judiciaires, et de la gendarmerie envers notre famille, et une intimidation afin de détruire notre cellule familiale. Nous sommes satisfaits par ailleurs d’avoir obtenu le dépaysement à Paris de l’instruction sur la mort d’Adama et que le tribunal de Pontoise ne sera pas responsable de la procédure. Nous avons depuis gagné en rage et en courage. Nous saurons aller de l’avant et continuer le combat.
Notre frère, ami, fils, Adama a été tué lors de son interpellation par les gendarmes de la ville de Beaumont sur Oise le 19 juillet dernier. Nous exigeons toujours leur mise en examen. Pour toute réponse, ses petits frères dorment en prison. Leur tort a été de se battre pour la justice et la vérité. Il est hors de question pour nous de faiblir. La force de notre lutte tire sa source dans le soutien local des habitants de Beaumont sur Oise et du quartier de Boyenval. Nous savons nous organiser pour concentrer nos forces dans le quartier et nous sommes fiers de ce que nous avons accomplis en quelques mois. Nous ne sommes pas seuls, nous l’avons réalisé jeudi soir dernier.
Mercredi soir, devant l’incendie d’une façade d’immeuble et l’agression d’un chauffeur de bus, l’incendie de ce bus et d’autres voitures, les habitants ont été abandonnés par les forces de l’ordre et les secours. Ce sont les locataires, dont Samba Traoré, le frère d’Adama, qui se sont appliqués tant bien que mal à éteindre les flammes, au risque de se blesser grièvement. Le lendemain matin, la maire Nathalie Groux est venue visiter le quartier, voulant exhiber son soutien aux habitants qui ont dû faire face à ces violences seuls. Cette visite de formalité n’a pas impressionné les habitants. Nous avons appelé le soir même à une réunion dans le quartier. Nous partagions le sentiment d’abandon exprimé ce soir-là par les habitants. Nous le vivons depuis le 19 juillet. Nous regrettons, tout comme eux, les événements de la veille, mais nous ne pouvons pas en être tenus pour responsable et les habitants le savent. Ils ont fait la part des choses. Ils sont conscients que la famille Traoré ne soutient aucune forme de violence. La première des violences s’est faite le 19 juillet, lorsqu’Adama est mort dans les locaux de la gendarmerie, et celle-ci n’a toujours pas été réprimandée. Nous sommes reconnaissants envers les habitants qui l’ont compris. Ils restent soudés et ont réitéré leur soutien total à notre famille et notre combat. Voilà pourquoi nous sommes restés toujours plus forts devant toutes les difficultés que nous rencontrons depuis 5 mois. Le combat est local, nous le savions dès le lendemain de sa mort. A présent, le voilà national et international. Nous continuerons sur cette voie. Habitant la ville depuis 30 ans, nous chérissons tous les liens que nous avons tissé au fil des années et nous nous appuyons dessus pour continuer notre combat.
Aussi, avons-nous aussi mis en place une médiation autonome, afin Lire la suite

Fidel Castro (1926-2016)

30 Nov

 

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«Ses ennemis disent qu’il fut roi sans couronne et qu’il confondait l’unité et l’unanimité.

Et en cela ses ennemis ont raison.

Ses ennemis disent que si Napoléon avait eu un quotidien comme Granma, aucun Français n’aurait jamais su la défaite de Waterloo.

Et en cela ses ennemis ont raison.

Ses ennemis disent qu’il a exercé le pouvoir en parlant beaucoup et en écoutant peu, parce qu’il était plus habitué aux échos qu’aux voix.

Et en cela ses ennemis ont raison.

Mais ses ennemis ne disent pas que Lire la suite

D’ de Kabal #Jesuisfemme

29 Nov

Remix du track #Jesuisfemme de D’ de Kabal par Emeraldia Ayakashi

Vérité & Justice pour Adama – B James

28 Nov

#JeSoutiensLaFamilleTraoré

#LibérezYoussoufEtBagui

#VéritéEtJusticePourAdamaTraoré

Pas de Respect, Pas de Paix ! / On est là , collectif d’habitants de Saint Jacques.

27 Nov

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La séance du dimanche: Cuba une odyssée africaine

27 Nov

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« Le sang d’Afrique coule abondamment dans nos veines. D’Afrique, vendus comme esclaves, arrivèrent bon nombre de nos ancêtres, et beaucoup d’entre eux combattirent dans les rangs de l’armée de libération pendant les guerres contre le pouvoir colonial espagnol. Nous sommes frères des Africains et pour eux nous sommes disposés à combattre. »
Fidel Castro, 22.12.1975, discours de clôture au Ier Congrès du Parti communiste cubain

Militaire et civil, l’engagement de la révolution Cubaine au côté des mouvements de libération, en particulier africains, est un cas unique dans l’histoire. Pays du tiers-monde, le cuba socialiste a été et reste un pilier de la coopération internationale.  A l’heure de la mort de Castro, l’histoire de la révolution cubaine nous rappelle que la solidarité internationale est «intrinsèque» à toute expérience révolutionnaire. De la kalachnikov au stéthoscope, les révolutionnaires Cubains ont été des acteurs  de la décolonisation de l’Afrique et de la lutte contre le néocolonialisme. A sa libération  Nelson Mandela fait son premier voyage a Cuba et ne dit pas autre chose. Les actions en Afrique de la révolution Cubaine ont été décisives pour sauver l’Angola, puis permettre l’indépendance de la Namibie qui viendront précipiter la chute de l’Apartheid en Afrique du Sud. La défaite militaire des Sud-Africains en Namibie a eu un énorme impact sur les Noirs d’Afrique du Sud. Il ne faut pas sous-estimer l’élément psychologique dans un processus décolonial. La victoire de la SWAPO et des Cubains a remis en cause l’idée de la supériorité blanche.

Fidel Castro vient de mourir, au-delà des échecs et des réussites de la Révolution cubaine il faut garder celle de l’internationalisme vivante. A l’heure ou les peuples d’Europe s’enferme dans un nationalisme étroit, c’est une des leçons qu’il faut retenir de la Révolution cubaine.

Et si la Guerre Froide nous était vraiment contée… Cuba, une odyssée africaine, raconte l’histoire de la Guerre Froide dans son théâtre le plus méconnu : l’Afrique Lire la suite

Livre du samedi : Kamerun! / Manuel DOMERGUE, Jacob TATSITSA, Thomas DELTOMBE

26 Nov

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Kamerun !
Une guerre cachée aux origines de la Françafrique, 1948-1971

Manuel DOMERGUE, Jacob TATSITSA, Thomas DELTOMBE

 

Pendant plus de quinze ans, de 1955 à 1971, la France a mené au Cameroun une guerre secrète. Une guerre coloniale, puis néocoloniale, qui a fait des dizaines de milliers de morts, peut-être davantage. Une guerre totalement effacée des histoires officielles. En France, où l’on enseigne toujours que la décolonisation de l’« Afrique française » fut exemplaire et pacifique. Et au Cameroun, où il est encore risqué aujourd’hui d’évoquer ce terrible conflit qui enfanta une redoutable dictature… C’est dire l’importance de ce livre, qui retrace pour la première fois l’histoire de la guerre menée par les autorités françaises contre l’Union des populations du Cameroun (UPC), le parti indépendantiste créé en 1948, et tous ceux pour qui la liberté et la justice s’incarnaient en un mot : « Kamerun ! »
Pendant quatre ans, les auteurs ont enquêté en France et au Cameroun. Ils ont retrouvé de nombreux témoins : militaires français et camerounais, combattants nationalistes, rescapés des massacres… Dans les archives, ils ont consulté des milliers de documents et fait d’étonnantes trouvailles. Ils racontent comment furent assassinés, un à un, les leaders de l’UPC : Ruben Um Nyobè en 1958, Félix Moumié en 1960 et Ernest Ouandié en 1971. Et ils montrent comment l’administration et l’armée françaises, avec leurs exécutants locaux, ont conduit pendant des années une effroyable répression : bombardements des populations, escadrons de la mort, lavage de cerveau, torture généralisée, etc. Lire la suite

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#LibérezYoussoufEtBagui

25 Nov

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Egalité et approximations

25 Nov

Il reste encore quelques naïfs et surtout un bon paquet de gens qui ne veulent pas admettre s’être fait berner par Soral. On les reconnait au fait qu’ils placent toujours l’argument de la « réconciliation » dans la conversation pour expliquer que les délires de Soral c’est pour le bien de tout le monde en France. C’est le gag récurrent : « c’est vous les intolérants, lui il veut qu’on soit ensemble, il est pour le dialogue ». Concept brillant que celui de « réconciliation » selon Soral. Concrètement, au delà du slogan, c’est quoi ce concept de « réconciliation »?

La « réconciliation » selon la « dissidence » nous a été vendue durant près de 10 piges comme étant une main tendue aux noirs et aux arabes qui voudraient bien que des racistes les considèrent comme des gens un peu civilisés.

Cette idée de réconciliation c’était un baratin présenté par Soral qui racontait dans des vidéos que son slogan allait éviter la guerre civile en sauvant le pays d’une « balkanisation » à l’époque où le tandem Soral-Dieudonné était n°1 du buzz sur le Net. Qui se rappelle de cette époque lointaine durant laquelle beaucoup de gens pensaient que se prendre en photo à faire une « quenelle » pouvait sauver la planète? Depuis le vent a tourné, les girouettes avec. La côte de popularité de ce panier de crabes a dégringolé comme le franc CFA. Aujourd’hui, le marché du bizness dissident s’est resserré. Soral a fidélisé sa clientèle chez les fans de Trump, de la police, du FN, et de tout ce qui voit des juifs contrôler le monde en scred. Manque de bol, dans ce secteur les concurrents abondent. Chacun tente de récupérer un peu de visibilité pour faire son beurre. Le racisme et la provocation sur le Net génèrent des « clics« , ils sont nombreux à prospérer sur le marché 2.0 de Lire la suite

« Dans une affaire comme celle d’Adama, il faut vouloir s’affronter à l’appareil d’état » / Entretien avec Lassana Traoré

24 Nov

 

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« Dans une affaire comme celle d’Adama, il faut vouloir s’affronter à l’appareil d’état »

Bonjour Lassana, depuis la mort de votre frère, ta famille est devenue un symbole de la lutte contre les violences et l’impunité policières. La combativité, la solidarité la droiture dont fait preuve ta famille en surprend plus d’un aujourd’hui. Peux-tu nous dire qui vous êtes ?

Nous habitons à Beaumont-sur-Oise depuis plus de 30 ans. Nous sommes une grande famille française de tradition africaine avec un père qui a été le socle de notre famille. Nous sommes 17 frères et sœurs. Mon père est arrivé en France dans les années 60. Il rencontre ma mère qui est normande dans une époque ou les couples mixtes c’était compliqué. Mais cela ne les empêchera pas de fonder une famille et vivre leur histoire d’amour. De ce mariage naitra 6 enfants, Bagui, Mama, Moustapha, Koudjeye, Mamadou et moi. Nous sommes les métis de la famille Traoré comme on s’appelle entre nous. Le premier en 68 avec mon grand frère et le dernier en 78. Mes parents se séparent en 79, nous partons vivre avec notre mère. Pour nous les enfants, la relation avec nos deux parents restent forte malgré leur séparation. Nous passons nos vacances et des week-end avec notre père et le reste du temps chez notre mère. Nous vivons comme toutes les familles séparées ou la séparation se passe bien. Nous sommes des enfants des années 80 qui vivent avec la richesse d’une double culture : la tolérance, le respect de l’autre et de sa culture. L’enrichissement que cela apporte ce n’est pas que des mots c’est une pratique dans notre famille.

Après la séparation avec ma mère, mon père va continuer sa vie, il va se re-marier en Afrique une première fois en 82. De cette union naîtra Assa qui est ma première petite sœur d’une autre mère. J’ai vue naître Assa, Samba, Cheikne, Bagui, Adama, Awa,Youssouf,Hatouma, Tierno, Yacouba. De la maternité à leur vie d’adulte j’ai vue tous mes frères et sœurs grandir. Les enfants des 4 mariages de mon père ont grandi ensemble même pour ceux qui comme nous « les métis » n’étions pas au foyer paternel 24h sur 24h. Notre père a réussi à faire de l’ensemble de ses enfants une famille unie. La mère d’Assa je l’appelle « maman ». Notre père avait un amour immense pour tous ses enfants. Cet amour c’est le socle de notre famille. Notre famille nous a inculqué des valeurs de solidarité de respect de tolérance, pas de façon abstraites mais de façon concrètes. Tu le retrouves dans les parcours de l’ensemble de la fratrie. Personne dans la fratrie n’a fait l’ENA mais il y a des parcours scolaire qui correspondent aux parcours classiques que chacun et chacune peut accrocher dans un quartier populaire. Ma grande sœur a fait la fac de droit, moi j’ai un BTS il y a de tous les niveaux scolaires et tout les types de parcours professionnel dans la famille Traore. Chacun et chacune d’entre nous a du construire son parcours dans le contexte de son époque. Grandir s’éduquer dans un quartier populaire ce n’était pas la même chose dans les 80 que dans les années 90. Dans les trajectoires de notre fratrie il y a aussi en en toile de fonds la dureté qui s’est installée dans nos quartiers populaires et la dégradation du quotidien (racisme, chômage, échec scolaire …) qui touche tous les quartiers populaires depuis 30 ans. Notre famille ne fait pas exception, elle construit son parcours dans la société française avec ses freins et ses réussites. Par exemple moi j’ai grandi avec l’image du Malien que l’on renvoyait par charter en Afrique. C’est l’image que construisait la société française de la vague de migration qu’avait suivie mon père. C’est le souvenir de cette image qui me rend aujourd’hui solidaire de tous les migrants qu’ils soient syriens africain ou asiatique.

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Notre père n’était pas un homme riche, comme tout les immigrés qu’il soit maghrébin, portugais, venant des pays de l’est ou de Syrie, il n’avait que sa force de travail pour construire sa vie ici. C’est ce qu’il a fait. Il était ouvrier, il travaillait dans l’étanchéité. C’est par son travail qu’il est arrivé à Beaumont. Il est intervenu sur le chantier de construction de la résidence ou l’on habite aujourd’hui. C’est par son travail qu’il a pu y obtenir un logement. Nous pouvons dire modestement que notre père avec d’autres a construit le Beaumont que nous connaissons aujourd’hui. Les Traoré sont une famille de Beaumont qui ont participé comme d’autres à la construction et à l ‘essor de la ville. A part nous, les plus grands, tous mes frères et sœurs ont fait leurs premiers pas à Beaumont. Les Traoré sont des enfants de Beaumont. C’est un petit village, tout le monde se connaît, la famille Traoré fait partie de cette ville comme de nombreuses autres familles, et y jouit d’une bonne réputation. C’est aussi ce qui explique qu’il y avait autant de monde (plus de 4000 personnes) pour la marche que nous avons organisé à Beaumont pour réclamer justice et vérité pour Adama. Si nous avions été une famille clivant sur la commune il n’y aurait pas eu autant de monde. Il y a que 10 000 habitants à Beaumont. C’est pourquoi nous regrettons que la maire UDI n’ait pas fait le moindre geste en direction de notre famille à part celui de vouloir nous envoyer devant les tribunaux. C’est une attitude incroyable de sa part qui témoigne bien de la place qu’elle nous accorde dans notre commune. Mais au-delà des Traoré je crois que malheureusement c’est la place qu’elle accorde au gens comme nous issus de l’immigration et des quartiers populaires. Lire la suite