Mais ils sont où?

27 Mai

6 millions de musulmans en  France, c’est le chiffre régulièrement scandé par les médias et les politiques. En corollaire de cette affirmation sans fondement statistique,  on nous présente l’Islam comme une religion obscurantiste et violente, pratiquée par une cinquième colonne sur le territoire national.

La « manifs pour tous » aurait du être  l’occasion de voir un déferlement de musulmans venus crier leur haine des homosexuels.

Sur les centaines de milliers de manifestants hier, on n’a noté que la présence d’un  mini-cortège d’environ 40 individus se revendiquant ouvertement  comme musulmans. Les faits démontent une fois de plus les fantasmes islamophobes .

En revanche, ce sont les cortèges de la « manif pour tous » qui défendent et propagent ces chimères. En somme, « la manif pour tous » est avant tout l’affirmation  d’une identité qui exclut les personnes qui ne sont pas  conformes aux « normes françaises », la mythique « identité nationale ».

Derrière les logorrhées sur la Famille et l’Ordre Naturel qui est censé régir la société et la Civilisation, on assiste à l’expression d’une des racines de  la pensée de Droite : la France catholique et blanche.

Dans l’affirmation de cette identité, il n’y a pas la place pour les  musulmans et les non européens. On y trouve un large panel des  sensibilités de Droite qui  y retrouve l’affirmation de son  imaginaire politique et culturel.

« Les pensées de la classe dominante sont aussi les pensées dominantes de chaque époque, autrement dit la classe qui est la puissance matérielle  dominante de la société est aussi la puissance dominante spirituelle. »

K. Marx et F. Engels, l’idéologie allemande

Si les classes populaires, les musulmans et tous ceux qu’on regroupe sous le terme générique de « minorités » dans les médias dominants sont les grands absents de ces  prétendues « manifs pour tous » : c’est précisément qu’elles ne sont pas pour nous.

Consciemment ou pas, nous le savons.

S’il y avait plus de militants des quartiers populaires dans la manifestation, trop modeste, du 25 mai en solidarité aux Rroms, c’est parce que les luttes pour l’égalité des droits face au rouleau compresseur discriminatoire sont un véritable enjeu pour nous et toute la société.

3 Réponses to “Mais ils sont où?”

Trackbacks/Pingbacks

  1. Gardien de camp : un métier d’avenir | quartierslibres - 17 février 2014

    […] maçonniques et sionistes ont convergé avec les délires de la France blanche et chrétienne de Beatrice Bourges. Deux dingues pour une fine équipe qui veut protéger nos […]

  2. Ma famille et moi d’abord | quartierslibres - 6 octobre 2014

    […] Il faut donc se débrouiller. La majorité d’entre nous utilisent la solidarité quotidienne, une petite partie milite pour un accès aux droits (santé, éducation, logement, etc) pour toutes les personnes résidant sur le territoire. Une infime minorité cherche à s’en sortir en faisant des trucs plus ou moins illégaux. Il faut aller chercher l’argent là où il se trouve. Hier, dans la capitale, on a pu se rendre compte qu’il y avait un bon paquet de gogos prêts à acheter et à croire n’importe quoi allant dans leur sens. Surtout si c’est empaqueté par une personne appartenant à un groupe social qu’ils dénigrent. […]

  3. Farida Belghoul : Game Over. | Quartiers libres - 29 mars 2016

    […] mettre nus devant leur classe au nom de la « théorie du genre ». Deux ans après la mode des « manifs de droite pour tous », le retour au réel est brutal. Le tribunal fait office de cellule de dégrisement. Fini la […]

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