PMA et sionisme : chimères et réalités

3 Avr

Depuis quelques temps la soi-disant « dissidence » (les droitards qui s’agitent sur le Net) tente de faire croire que tout engagement politique se résume à une lutte entre le Bien et le Mal.
Belghoul , Cardet, Dieudonné, Soral, martèlent cette vision déformée, simpliste et réductrice de la réalité.
Ces combattants autoproclamés du Bien affirment être en croisade contre les forces du mal dirigées par une entité démoniaque.

belghoul action royaliste
Les agents des forces du Mal sont présentés à longueur de vidéos comme étant les « sionistes ».
Le terme sioniste ne désigne pas pour eux ceux qui soutiennent ou font la promotion de la colonisation de la Palestine mais les Juifs, qu’ils accusent de tous les maux du monde.
Derrière des discours alambiqués et truffés de références historiques détournées ou inventées, ces militants gomment la complexité des rapports sociaux et économiques pour recracher un discours qui fait d’eux les héros du Bien face à des entités diaboliques.

Parmi les dernières inventions de cette clique, l’affirmation que derrière la loi autorisant la PMA on trouve les sionistes. La PMA c’est quoi ? La Procréation Médicalement Assistée est une technique médicale qui permet de faire des enfants par assistance médicale.
Cette technique est décrite par Soral et ses sbires comme un aberration, un acte contre-nature. Dans le cadre de la lutte contre le « mariage pour tou.te.ss », la dissidence et les droites radicales ont décrit la PMA comme dangereuse et comme étant l’œuvre des élites sataniques et sionistes.

Dans le monde réel, c’est plus compliqué.

le fils de Isa Nawaj'a

En Palestine, la PMA est utilisée et validée par le Conseil Suprême de la Fatwa Palestinien. Elle permet à des prisonniers qui purgent de longues peines dans les geôles israéliennes de devenir pères.
Concrètement, en Palestine, des populations qui résistent à la colonisation sioniste utilisent la PMA, au sein de familles séparées par la répressions et monoparentales de fait. Ici, en France, cette même technique fait hurler les droites radicales qui la taxent d’outil du complot « sioniste », destiné à détruire la famille et la France blanche.

En Palestine, la lutte contre l’occupation sioniste n’est pas une chimère qui sert à déverser des fantasmes racistes. C’est un combat quotidien dont l’issue est politique.
Les Palestiniens incarcérés luttent clairement contre le sionisme. Il faut être bien méprisant pour dire que des prisonniers membres des Brigades des Martyrs d’Al Aqsa et des autres groupes de la Résistance sont des agents « sataniques » et qu’ils servent le « sionisme » ou qu’ils sont des Kuffar (mécréants) parce qu’ils utilisent la PMA.
Un péché est un péché, une erreur politique est une erreur politique : que ce soit ici ou en Palestine.

Le fait que les militants palestiniens en lutte contre le colonialisme israelien puissent devenir parents malgré l’enfermement, grâce à la PMA, est considéré comme une victoire sur le dominant. Ici comme ailleurs, les luttes émancipatrices réclament une égalité des droits et les militants se battent contre les mêmes mécanismes d’oppression. Les Palestiniens qui combattent le sionisme remettent concrètement en cause les délires des soraliens et des droites radicales, et réaffirment la primauté du réel et de la lutte politique sur les fantasmes.

Il y a celles et ceux qui luttent concrètement contre les injustices sans porter de jugement sur la « nature » des choses et des gens, et d’autres qui se mettent en scène dans le rôle de procureurs, d’inquisiteurs, depuis la tribune que leur offre internet.

La meilleure façon de faire preuve de sagesse, d’humilité et surtout d’efficacité, c’est de se battre sur le terrain contre les dominants. La réalité est têtue, elle s’impose malgré les délires.