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Sous mon lit, y a des monstres

23 Jan

Parler de sujets graves de manière intelligente est possible. Ce morceau d’Axiom, artiste originaire de Lille, est à la fois clair et touchant.
Il parle d’une réalité sociale sans faire dans le sensationnel. Sans excès et dénonçant l’horreur ordinaire. Celle qui se passe à côté de nous et qui nous échappe bien souvent.

Ce morceau est sorti quand on désignait les habitants pauvres du nord de la France comme pédophiles en puissance. Ces assertions méprisantes ont connu leur apogée lors de l’exposition d’une banderole d’insultes lors d’un PSG-Lens.

Depuis, on se rend compte que des affaires de pédophilie éclatent un peu partout sur le territoire hexagonal.

Les agressions sexuelles sur les enfants sont des faits graves, condamnables et injustifiables. Ce sont des choses qui existent, hélas, depuis longtemps.

Ce sujet ne peut laisser insensible, et déclenche une vive émotion: le crime et l’abus perpétré contre un enfant est perçu, à juste titre, comme ce qu’il y a de plus abject.

L’aspect positif de cette médiatisation est que l’on écoute enfin les enfants, et que le problème est pris en considération alors qu’il a été longtemps occulté.

L’aspect négatif est que certaine personnes s’en servent pour faire un spectacle et se fabriquer une auréole en instrumentalisant le malheur des enfants à des fins pécuniaires ou politique.

Les personnes qui accusent un groupe social particulier d’avoir pour objectif de violer et tuer des enfants le font pour manipuler le reste de la société.
Ils ne combattent pas ce fléau mais se servent de lui.

Si une couleur de peau, une religion, une culture, une classe sociale immunisait contre les horreurs de la vie quotidienne, ça se saurait.
Au lieu de désigner des coupables, il faut balayer devant sa porte.
Les lascars qui vont à Pattaya, en République Dominicaine ou au Brésil ne s’y comportent pas comme des saints.
Ces destinations sont bon marché et loin du bled : que celles et ceux dont personne au quartier n’y a mis les pieds jette la première pierre.

Les choses les pires se passent souvent à côté de chez nous. Au lieu de regarder passivement des vidéos qui « dénoncent » des agissements prétendument secrets et de faire un commentaire sur un réseau social, il est temps de regarder ce qui se passe autour de soi et de s’impliquer concrètement.

Les injustices ne manquent pas, la banalité quotidienne des violences économiques et sociales tue et mutile.