Séance du dimanche. Léon Degrelle, la führer de vivre

29 Nov

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Le 29 novembre 2015, étant donné le contexte international et l’état d’urgence local, on aurait presque envie de renvoyer vers deux séances précédente :

Bitter Lake qui remonte aux racines du mal en montrant pourquoi ni la France ni personne n’a l’intention de rompre avec les monarchies réactionnaires du Golfe, comme l’a rappelé brillamment François Hollande très récemment. Certes, l’Arabie Saoudite, le Qatar et Cie sont des régimes médiévaux, ultra-réactionnaires et sanguinaires, certes, ils financent les tak-taks partout dans le monde. Mais les affaires sont les affaires.

– Pour ce qui est de la situation interne à la France, on renverra évidemment à 1984. À l’époque où nous l’avions conseillé, on accusait le gouvernement de vouloir s’en prendre aux libertés publiques avec la loi sur le renseignement. Aujourd’hui, l’état d’urgence qui promet de s’installer comme une seconde peau de ce régime montre qu’il y avait de la marge…

La Belgique se trouve également prise dans l’étau, entre des fous furieux nihilistes prêts à tirer à peu près sur n’importe qui et un État dont la seule réaction est de mettre l’armée dans la rue et, lui aussi, de supprimer les libertés publiques. Une occasion de revenir sur un moment obscur de l’histoire belge, le succès du mouvement rexiste, et de son chef, Léon Degrelle, avant la seconde guerre mondiale puis, pendant l’occupation allemande, comme principal parti collabo. Léon Degrelle, qui sert régulièrement de référence aux nazillons français, était une sorte d’histrion qui, venant du catholicisme maurrassien (il a travaillé au Vingtième siècle, journal réactionnaire qui publiait Tintin et où il a connu Hergé)  a fini officier SS dirigeant la Légion Wallonie, l’équivalent de la Division Charlemagne en France.

Degrelle-Tintin mon copain

Après l’écroulement définitif du Reich hitlérien, il a trouvé refuge en Espagne chez Franco comme pas mal de collabos français, accueillis à bras ouverts par leurs camarades phalangistes. L’Espagne franquiste, qui était restée officiellement neutre pendant la guerre, a pu servir de base arrière à l’ensemble l’extrême droite européenne, et aux pires collabos, comme le commissaire général aux affaires juives Darquier de Pellepoix, par exemple, sans que cela suscite trop de remous avec ses voisins. On rappellera par exemple que l’OAS a été inventée en Espagne au vu et au su du régime franquiste.

Le documentaire de la RTBF retrace le parcours de Degrelle depuis l’ascension de son mouvement REX, d’abord catholique ultra puis clairement pro-nazi, jusqu’à son exil doré à Málaga.

http://www.rtbf.be/video/detail_tout-ca-ne-nous-rendra-pas-le-congo?id=1058843