Ce samedi 19 juillet, à la demande du président François Hollande, la préfecture de Police de Paris a pris la décision d’interdire une manifestation pacifique, dont le trajet était en cours de négociation avec cette même préfecture. Le prétexte de cette interdiction est que le défilé représentait une menace de « troubles sérieux à l’ordre public ». Un argument hypocrite qui ne cache pas les causes réelles de cette décision hallucinante dans un État qui se prétend démocratique : en interdisant une manifestation contre les crimes de guerre de l’État d’Israël, le gouvernement obtempère aux injonctions des bas du front de la droite qui réclament à longueur de colonnes complaisamment ouvertes dans les journaux qu’on muselle la racaille ; plus grave encore, il plie sous la menace de violences émanant des milices de l’extrême droite sioniste qui n’ont jamais caché leur stratégie de déstabilisation ni leur volonté d’attaquer physiquement quiconque critiquerait publiquement l’action de l’armée israëlienne. Cette stratégie du pire s’avère payante : les plus hauts personnages de l’État – Manuel matamoros Valls, François Hollande et Bernard Cazeneuve en tête– donnent satisfaction aux plus imbéciles des néoconservateurs et aux ligues sionistes les plus violentes. En France, depuis très longtemps, la politique populaire se fait dans la rue. C’est la raison pour laquelle on n’interdit jamais les manifestations, précisément pour éviter une confrontation avec l’État qui ne peut manquer d’avoir lieu. Le rassemblement qui s’est tenu aujourd’hui malgré menaces et interdictions est la preuve que cette tradition politique est loin d’être morte. Les conséquences de la manifestation d’aujourd’hui sont claires: si on veut –vraiment– assurer l’ordre public, on laisse s’exprimer librement les manifestants. Si on ne le fait pas, on s’expose à causer sciemment un « trouble sérieux à l’ordre public ».
PS : il est difficile de ne pas se souvenir d’une autre manifestation interdite, également en faveur de la liberté d’un peuple colonisé et également en butte à une répression militaire sans pitié. C’était en octobre 1961, et la chasse à l’homme, dans ce même quartier de la Goutte d’Or où les CRS ont aujourd’hui bloqué et pourchassé les manifestants, avait été féroce.
Le Parti Socialiste Français a la mémoire courte, mais les réflexes restent intacts. Sans doute un reste de mitterrandisme.
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