Les Kurdes ont refusé depuis le début de leur combat contre l’État Islamique une intervention militaire « internationale ». Aujourd’hui, on constate que le chaos régional permet au pouvoir turc d’Erdogan de réprimer les Kurdes et non de lutter contre l’État Islamique. Au contraire, le laisser-faire de la Turquie aux frontières a permis à Daesh de recruter et de combattre les structures kurdes mises en place dans le nord de la Syrie.
Depuis hier, le couvre-feu est instauré dans des régions kurdes de Turquie par le pouvoir d’Ankara. La police turque ouvre le feu sur les manifestants tuant plus d’une vingtaine de personnes.
Sur le front, la situation est critique. Le courage et la détermination des combattant.e.s kurdes ne manque pas, en revanche leurs ennemis sont mieux équipés.
Les frappes aériennes de l’OTAN ne sont pas faites en concertation avec les Kurdes, leur efficacité ne semble pas tant destinée à amoindrir les forces de l’État Islamique qu’à gêner les Kurdes qui se battent sur le terrain.
La Turquie, membre de l’OTAN, ne veut pas d’un peuple kurde organisé politiquement et militairement dans le nord de la Syrie. L’ennemi principal du pouvoir turc reste la résistance kurde et non Daesh. Il est clair que malgré les déclarations de façade, les puissances européennes sont capables de négocier avec « Daesh ».
La Résistance kurde est l’une des rares forces de la région qui ne compte que sur ses propres moyens pour lutter contre l’oppression qu’elles viennent de Daesh ou des gouvernements turcs, irakiens ou syriens. Elle est aussi porteuse d’un projet de société émancipateur, une alternative au libéralisme.
La résistance kurde appelle notre solidarité active. Pris entre deux feux celui des intérêts impérialistes occidentaux d’un côté et les monstres réactionnaires engendrés par les guerres de l’occident, le peuple kurde nous renvoie à notre situation au quartier.
Coincé entre le marteau et l’enclume, il faut s’organiser et lutter comme les Kurdes pour pouvoir se protéger. Ici comme au Kurdistan les ennemis sont les mêmes : l’impérialisme, le racisme, la haine des différences de genre, religieuses et culturelles. Tous ces fléaux se nourrissent de l’ignorance et de la violence sociale que sème partout le capitalisme.
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