En ce moment, il y a des élections. Elles n’intéressent personne. Quasiment aucune affiche collée sur les murs. Ces élections servent à élire le parlement européen.
Autrement dit, un truc abstrait dont pas grand monde ne connaît la fonction et le pouvoir. C’est l’Europe version libérale, celle sur laquelle on n’a aucune prise ni notre mot à dire, semble-t-il: quand un traité est rejeté par un référendum il réapparaît, imposé par voie « technique ».
De plus, on connaît déjà le résultat : abstention massive, et percée des droites radicales en France et ailleurs. Concrètement, cela se traduit par les libéraux aux manettes et une fausse alternative issue des droites radicales, désignée comme challenger officiel par les médias à grand renfort de temps de parole généreusement attribué.
Pas grand-chose de concret ou en tout cas de perçu comme tel pour la vie de tous les jours. L’élément important est que ces élections permettent de parfaire le maquillage des droites radicales qui souhaitent se faire passer pour l’« opposition » à l’Union Européenne.
Fort d’un temps de parole supérieur à celle des autres formations de contestation, le FN peut diffuser son discours publicitaire à une échelle de grande ampleur.
Si on écoute le discours anti Union Européenne du FN, on a l’impression de lire des tracts de formation dites de gauche: Le FN se vend, avec la complicité des médias, comme le défenseur des municipalités et des services publics.
Contrairement à ces formations politiques, le FN est mis en valeur par les médias. Les médias de masse ne sont pas neutres, ils sont l’organe d’expression d’intérêts privés. Un parti qui a longtemps été libéral devient du jour au lendemain un fervent défenseur de l’État sans que cela ne pose de problème à personne et surtout pas face à des journalistes. Que le FN qui a pour cheval de bataille de faire baisser les impôts et les taxes par la promotion d’un État fort n’entache pas sa crédibilité auprès des journalistes! Et pour cause, le FN et les droites radicales ne se posent pas en alternative du système économique. Ce sont des diversions qui reprennent les arguments des partis de gauche en évacuant le fond politique qui repose sur l’égalité de traitement, le partage des richesses produites.
Un exemple ? BFM, qui était d’abord une radio, a choisi pour sigle des lettres signifiant « Business FM ». Sa ligne éditoriale est clairement libérale. Faire monter le FN est un double bon calcul pour les libéraux.
D’une part parce que les déclarations scandaleuses des représentants du FN attirent le public et donc des recettes publicitaires.
D’autre part, cela permet de rendre crédible comme alternative un parti qui ne remet pas en cause le fonctionnement économique de la société. S’il y a bien une seule chose crédible, c’est sa capacité de dangerosité envers les minorités, que le FN rend responsable de tous les maux.
Une diversion spectaculaire et dangeureuse, rien d’autre.
En somme Buzz et Bizness.
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