Le Sud n’a pas commencé la guerre en imposant son économie au reste du monde. Avec la crise, la course aux matières premières provoquent de nombreux conflits armés (comme en Centrafrique aujourd’hui ou au Mali hier). Une petite partie des population du Sud tente d’arriver en Europe pour échapper à la misère et la mort. Aucune frontière, aucun mur ne peut empêcher cette fuite.
Les puissances européennes, qui n’hésitent pas à piller pour maintenir leur domination, ne supportent pas qu’il y ait une contrepartie à leur prédation. Rien n’est fait pour accueillir dignement les migrants qui fuient les conflits armés générés par le pillage des ressources de leur pays d’origine. Ils sont punis d’avoir osé échapper à la misère qui leur est imposée.
La crise sévit particulièrement sur tout le pourtour méditerranéen. La Grèce qui fait partie de la zone euro, n’en n’est pas exempte. Les tensions sociales sont importantes, le pays est au bord de l’explosion. La Grèce dont l’économie publique est dans une situation catastrophique suite aux politiques d’austérité imposées par la doctrine libérale doit absorber et réguler un flux d’immigrés sans que le reste des états européens ne fasse preuve de solidarité.
Les immigrés sont les boucs émissaires parfaits. Ils ne sont pas plus responsables que les grecs de la crise. Ils en sont un symptôme et une parfaite diversion pour la colère d’une partie des populations.
Les agressions d’immigrés sont monnaie courante. Les skinheads, le parti Aube Dorée font régner la terreur dans les rues. La police laisse faire et encourage ce genre de pratiques.
Dans ce contexte: être noir c’est être une cible, être musulman c’est être un ennemi, être une femme ou un enfant c’est être une proie potentielle pour le viol. Les migrants et les immigrés sont offerts en pâture la haine des nationalistes.
Contrairement à ce que certains, comme Alain Soral, essayent de nous faire croire: Aube Dorée n’est pas un croisement entre les Restaurants du Cœur et le Hezbollah.
C’est un mouvement néo-nazi, avec une doctrine basée sur la race et la religion pour définir l’appartenance à un peuple. L’Islam est la religion de près de 5% des grecs, et pourtant il est aujourd’hui inconcevable que l’on construise une mosquée à Athènes pour les militants d’Aube Dorée parce que ce n’est pas « grec ».
Quelle est la différence entre l’idéologie du skinhead qui cogne dans les rue d’Athènes, le mercenaire qui pille pour les intérêts français ou même certains soldats français sur une opération militaire en Centrafrique?
Aucune, la défense des intérêts économique de l’Europe sur fond de racisme.
Quelles sont les victimes de sa brutalité?
Les mêmes : les personnes issues de l’immigration, toute personne en position de faiblesse sociale ou économique, ou tout militant qui s’oppose à eux.
Le Sud n’a pas déclaré la guerre, il la subit de plein fouet et ne se bat pas à armes égales.
On ne peut pas se prétendre anti-impérialiste ou « combattre l’empire » en étant un chien de guerre au service des puissances européennes au nom du génie de la culture française, de la grandeur de la « civilisation » européenne ou de la supériorité de la race blanche.
Si l’on veut changer la situation, ce n’est pas aux migrants ou aux populations pauvres ni aux minorités qu’ils faut s’en prendre mais aux intérêts économiques des grandes entreprises européennes et ceux qu’elles payent pour faire leur sale besogne.
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